Togo : Nuisances sonores des lieux de culte, où en est t-on ?

Tout portait à croire que dorénavant, rien ne sera plus comme avant et les autorités compétentes sont décidées à mettre de l’ordre dans la pratique religieuse qui, dans la plupart des cas, est dévoyée par les pasteurs véreux.

Au Togo, l’interdiction et « l’implantation anarchique des lieux de culte » sur tout le territoire a été une mesure diversement accueillie. La décision prise un vendredi 10 juin par le ministre de l’Administration territoriale vise à lutter contre les nuisances sonores générées par les lieux de culte et dont une partie de la population se plaint. Des mois après où en est t-on ?

Mais déjà, avant l’annonce du ministre en charge de l’Administration territoriale, le directeur de culte du même ministère menaçait de saisir les instruments de musique de tous les lieux de culte qui dépasseraient le seuil des 55 décibels, occasionnant aussi leur fermeture.

Depuis le communiqué elles ont été une bonne dizaine d’églises de Lomé à tomber sous le coup de la législation sur la nuisance sonore. Les églises « Dieu peut tout » à Vakpossito, « House Hold Kings Church », à Togo 2000, « La vie du Christ du monde » à Agoè-Logopé, « Mission mondiale pour la gloire de Dieu », à Adidogomé, le « Réseau du Saint Esprit » à Akodessewa ont été fermées. De même, le Centre international de prières « Guetscheman » à Adidoadin, « l’Église de la seconde venue de Jésus-Christ » à Adidogomé-Yokoé et l’« Église de toutes les nations », lieux de cultes qui se situent dans des quartiers périphériques, ne sont plus autorisés à organiser des offices religieux.

Le Pasteur Jacques Azéglo, du ministère de Vivre par la parole, trouve qu’il y a la possibilité de mieux faire les choses sans interdiction :

« Si nous savons que nous sommes tous citoyens du même pays, et que nous devons nous encourager et être dans la solidarité, je crois qu’on ne doit pas envisager la fermeture d’une église pour cause de nuisance sonore. »

Aujordhui encore certains citoyens estiment que que les églises ne devraient pas être les seules visées. Pour beaucoup les bars font tout autant de la nuisance.

« On se demande si vraiment les églises font du bruit. Je n’ai pas apprécié cette décision favorablement », explique un fidèle. « La décision concerne uniquement les lieux de culte. À côté de nos maisons, il y a des bars. Si la décision de l’État peut concerner tous ces lieux-là, ça nous fera plaisir », estime un autre.

La Constitution togolaise reconnaît la liberté religieuse et de culte. Mais celle-ci est régie par des lois qui en déterminent les conditions d’exercice et les limites notamment en matière de tranquillité publique.

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