Togo : Clash entre les producteurs de coton et le géant OLAM
Lomé Actu, 09 juin 2024 – Les tensions sont vives entre les producteurs de coton et le géant singapourien OLAM. La Fédération Nationale des Groupements de Producteurs de Coton (FNGPC) a demandé à l’actionnaire majoritaire (51%) de la Nouvelle société cotonnière du Togo (NSCT) de faire preuve de transparence et de rendre des comptes.
Lors d’une conférence de presse tenue le samedi 8 juin 2024 à Lomé, la FNGPC a pris une position ferme, contestant les chiffres récemment présentés par OLAM. Koussouwè Kouroufei, le président du FNGPC, n’a pas mâché ses mots.
Une crise de confiance dans les champs
« C’est de faux chiffres que ces derniers annoncent. Nous avons produit du coton cette année sur 100 mille hectares sur toute l’étendue du Togo pour sortir un peu de 67 mille tonnes. Et quand on divise les 100 mille hectares sur les 67 mille tonnes, on est 600 kg en moyenne à l’hectare. Voilà les chiffres réels en ce qui concerne la production de coton pour le compte de la campagne 2023« , a affirmé M. Kouroufei.
Les griefs de la FNGPC vont au-delà des simples chiffres. M. Kouroufei a exprimé sa frustration face aux incohérences présumées d’OLAM et à son manque de transparence lors des réunions du conseil.
« Lors des rencontres en conseil, ils avaient dit que c’est 86 mille hectares que les producteurs ont emblavés et nous leur avons aussi prouvé le contraire. Maintenant au lieu de 86 mille hectares qu’ils avaient retenus, ils ont encore corrigé pour revenir à 80 mille hectares. A cette allure, demain ils peuvent revenir à 70 mille ou 60 mille hectares pour dire qu’on a atteint 1000 kg à l’hectare. Tout cela pour influencer l’autorité qu’ils travaillent. Ce sont des gymnastiques que nous n’allons jamais accepter« , a-t-il déclaré.
Au cœur du problème se trouve la question litigieuse du chiffre de 20 milliards de F.CFA. Les producteurs soutiennent qu’ils n’ont pas encore réglé les prix des intrants, des paiements, de la main d’œuvre, de l’entretien des parcelles et d’autres dépenses. « Si nous sortons des 20 milliards tout ceci, le producteur n’a rien. Pourquoi mentir aujourd’hui sur le dos du producteur que nous sommes. Cette fois-ci, nous n’allons pas céder« , a menacé M. Kouroufei.
Au fur et à mesure que la tension monte, il devient de plus en plus évident que la confiance entre les cotonculteurs et OLAM est fortement érodée.
