Mgr Philippe Fanoko Kpodzro : Retour sur le parcours de l’ancien archevêque
À l’aube de cette nouvelle année, le Togo est plongé dans la tristesse après le décès de Monseigneur Philippe Fanoko Kpodzro, l’ancien archevêque émérite de Lomé, après trois ans d’exil. Cet homme de Dieu vénéré, qui a joué un rôle central dans l’histoire politique de la nation, laisse un vide car sa quête d’unification de l’opposition togolaise reste inachevée.
Le Togo pleure la perte d’un homme de Dieu respecté. L’évêque Philippe Fanoko Kpodzro, âgé de 93 ans, s’est retiré de son poste de pasteur en 2007 mais a continué à être une présence formidable dans la politique togolaise. Défenseur d’un changement de gouvernement, en particulier contre Faure Essozimna Gnassingbè, il est resté actif dans ses activités politiques, espérant être le témoin d’un changement transformateur avant son départ de ce monde.
Mgr Kpodzro dans l’histoire du Togo
Né le 30 mars 1930 sous le nom de Philippe Fanoko Kossi Kpodzro, il a été archevêque de Lomé du 17 décembre 1992 au 8 juin 2007. Artisan de la Conférence nationale souveraine togolaise, il s’est efforcé de faire du Togo une nation démocratique et a joué un rôle clé lors de la transition en 1991.
Connu pour avoir dirigé la rédaction de la Constitution de 1992, Monseigneur Kpodzro était une figure marquante de l’histoire du Togo. Cependant, au cours des trois dernières années, son franc-parler et ses insultes occasionnelles lors de ses apparitions dans les médias ont suscité des critiques, même de la part de certains de ses anciens amis proches.
L’archevêque sur le terrain de la politique
En 2019, alors qu’il cherchait à unir les forces de l’opposition pour les élections municipales et présidentielles, il s’est heurté à la résistance de ceux qui préféraient des voies solitaires, comme l’Alliance nationale pour le changement (ANC) de Jean-Pierre Fabre. Malgré les difficultés, il obtient le soutien de personnalités comme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson et Agbéyomé Kodjo, et devient le candidat du « Saint-Esprit » à l’élection présidentielle face à Faure Gnassingbé.
Malgré les difficultés rencontrées, Mgr Philippe Kpodzro est resté attaché à son pays et à sa mission sacerdotale, soulignant que ses fonctions lui avaient été confiées par la communauté chrétienne. Sa vision d’une alternance pacifique au Togo, résumée dans le « Fonds Kpodzro », témoigne d’un dévouement à sa patrie qui perdurera au-delà de sa disparition.
