Actu Lomé Web banner_

Pourquoi les papes changent-ils de nom après leur élection ?

Lorsqu’un nouveau pape est élu, un rituel immuable a lieu : il choisit un nouveau prénom. Ce changement d’identité n’est pas anodin, il marque un tournant spirituel et institutionnel majeur dans la vie du nouveau chef de l’Église catholique.

Par exemple, avant de devenir le pape François, Jorge Mario Bergoglio était cardinal en Argentine. Benoît XVI, lui, s’appelait Josef Ratzinger. Une fois élu, chaque pape est libre de choisir son nom pontifical, qu’il annonce aux fidèles lors du célèbre “Habemus Papam” prononcé depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre.

Comme l’a fait hier le nouveau Pape Robert Francis Prevost désormais Léon XIV. Un nom qu’il portera jusqu’à la fin de son ministère.

Une tradition inspirée par les Évangiles

Ce changement de nom trouve ses racines dans les Évangiles. Jésus lui-même avait renommé Simon, l’un de ses disciples, en l’appelant désormais Pierre, en référence à sa mission : devenir la pierre sur laquelle l’Église serait fondée. C’est ainsi que Pierre est considéré comme le tout premier évêque de Rome, une fonction qui deviendra, au IVe siècle, celle du “pape” un terme dérivé du mot grec pappas, signifiant affectueusement “père”.

Lire aussi  Bientôt les résultats du BEPC au Togo - Revue du 20 juin 2025

Changer de prénom, un symbole de transformation

Ce choix d’un nouveau nom symbolise une rupture avec la vie antérieure. Le pape, désormais vicaire du Christ sur Terre, se place sous l’autorité divine. C’est aussi ce qui se passe dans la vie monastique, où les religieux adoptent un nom spirituel pour marquer leur engagement. Le changement de prénom est donc une façon d’entrer pleinement dans une nouvelle mission : guider des millions de fidèles à travers le monde.

Lire aussi  Chris Brown devant la justice à Londres

Une tradition devenue officielle au VIe siècle

Initialement, les premiers papes conservaient leur prénom de baptême. Il faudra attendre le VIe siècle pour que cette tradition évolue, avec le cas emblématique de Mercure, élu pape en 533. Jugé incompatible avec le christianisme en raison de son lien avec la mythologie romaine, il prendra le nom de Jean II. Il sera le premier d’une longue lignée de Jean, un prénom qui sera porté à 23 reprises, plus que tout autre dans l’histoire de la papauté.

Un nom porteur de message

Le choix d’un prénom pontifical ne se fait jamais au hasard. Il reflète une vision, une inspiration ou un hommage. Le pape François, par exemple, a choisi ce nom en mémoire de Saint François d’Assise, symbole de simplicité et de dévouement envers les pauvres.

Lire aussi  "Nous ne sommes pas amis", Messi se confie sur sa relation avec Cristiano Ronaldo

Jean-Paul II, lui, avait initialement envisagé le nom de Stanislas patron de la Pologne avant d’opter pour Jean-Paul II, en hommage à son prédécesseur décédé au bout de seulement 33 jours. Jean-Paul Ier, justement, est à l’origine du tout premier prénom composé dans l’histoire du Vatican, une combinaison entre Jean XXIII et Paul VI, deux figures marquantes du Concile Vatican II.

Et Pierre, alors ?

Curieusement, aucun pape n’a jamais osé reprendre le prénom de Pierre. Le fondateur de l’Église catholique est une figure si centrale que porter son nom pourrait être perçu comme un geste prétentieux, voire une revendication de sa stature spirituelle.