Interdiction des manifestations au Togo : La Commission des droits de l’homme de l’Union africaine s’exprime
Lomé, 17 avril 2024 (Lomé Actu) – La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) suit de près l’évolution de la situation politique au Togo. Tout récemment, elle a décidé de briser le silence sur l’interdiction des manifestations infligées aux partis de l’opposition.
Au Togo, le régime actuel, dirigé par Faure Gnassingbé, est accusé d’avoir orchestré un coup d’État constitutionnel. En réponse à ces accusations, les manifestations publiques pacifiques organisées par les partis d’opposition et les groupes de la société civile sont systématiquement interdites, ce qui a suscité des critiques de la part de la Commission de l’UA.
Un pas en arrière pour la liberté d’association et de réunion, selon la commission de l’UA
Dans sa réponse, la Commission souligne l’importance des droits à la liberté d’association et de réunion. Ces droits sont garantis par les articles 10 et 11 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (la Charte africaine), ainsi que par d’autres traités internationaux que le Togo a ratifiés.
La Commission a exprimé sa préoccupation concernant la récente décision du gouvernement togolais d’interdire aux partis politiques et aux organisations de la société civile d’organiser des manifestations prévues du 11 au 13 avril 2024. En effet, ces manifestations étaient prévues pour exprimer l’opposition à la première lecture d’un projet de loi de révision constitutionnelle par l’Assemblée nationale le 25 mars. Ce projet de loi vise à faire passer le Togo d’un régime présidentiel à un régime parlementaire.
Le communiqué de presse, signé par l’honorable commissaire Rémy Ngoy Lumbu, président de la CADHP, rapporteur spécial sur les droits des défenseurs des droits de l’homme et commissaire chargé de surveiller la situation des droits de l’homme au Togo, qualifie la décision du gouvernement de régression.
La Commission condamne ainsi les restrictions imposées par les autorités togolaises au droit à la liberté d’association et de réunion. Elle les exhorte donc à s’abstenir de toute action susceptible d’entraver l’exercice effectif des droits garantis par la Charte africaine et les autres instruments régionaux et internationaux pertinents en matière de droits de l’homme que le Togo a ratifiés.