Gabon : Le dialogue national exige une nouvelle définition du rôle du président

Après 50 ans de pouvoir de la famille Bongo, les panélistes ont ainsi voulu éviter que l’histoire se répète. Pas question que le Gabon connaisse des présidences à vie, des tripatouillages de la Constitution, des pressions sur les pouvoirs législatifs et judiciaires.

Les conclusions seront remises ce mardi 30 avril au président Oligui Nguema. Ces assises ont rassemblé pendant près d’un mois, plus de 600 personnes issues de toutes les couches de la société en vue de proposer de profondes réformes au pays.

Les recommandations issues du dialogue national pourraient profondément changer le visage politique du pays. 

La disparition du Premier ministre

En effet, si en théorie le pays est doté d’un système dit semi-présidentiel, des experts le considèrent davantage comme « présidentialiste », tant sa figure écrase les autres. « Il y avait un clair déséquilibre en sa faveur, avec une concentration des pouvoirs entre ses mains. C’était un régime d’irresponsabilité au sommet de l’État », indique un commissaire du dialogue national. Ainsi, le pouvoir exécutif sera totalement modifié et largement encadré.

D’abord, le président disposera d’un mandat de sept ans renouvelable une fois. « Nous sommes un pays en développement, il faut lui laisser le temps de mettre en place son programme », explique un panéliste.

Il devra être Gabonais de père et de mère, sans double nationalité. Ce qui en soit constitue déjà une révolution tant la question est sensible dans le pays.

Ensuite, il sera chef de l’État et du gouvernement. Comme aux États-Unis, il n’y aura donc plus de Premier ministre. Le Gabon aura néanmoins un vice-président qui n’assumera que des délégations de pouvoirs de son supérieur.

Le pays se retrouvera donc bien dans un régime présidentiel. Mais les commissaires ont pris soin d’installer des garde-fous pour mieux encadrer ses prérogatives.

Le président sera par exemple responsable devant le Parlement et donc le peuple. Là encore, comme aux États-Unis, le Gabon instaurera un système de destitution. Cette « arme fatale » ne pourra pas être prise à la légère.

Afin de ne pas être déclenchée à tout-va, notamment pour des raisons politiciennes, la demande de destitution ne pourra être faite que pour haute trahison, violation du serment ou de la Constitution. 

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