
France / Lutte contre le narcotrafic : L’Assemblée nationale face à des choix difficiles
L’Assemblée nationale française s’apprête à débattre d’une proposition de loi visant à renforcer la lutte contre le narcotrafic, après son adoption à l’unanimité par le Sénat le 4 février.
Ce texte, soutenu par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et son homologue à la Justice Gérald Darmanin, a été modifié en commission des lois, avec la suppression de diverses mesures jugées liberticides.
Toutefois, le gouvernement souhaite rétablir certaines de ces dispositions, telles que la création d’un parquet national anticriminalité organisée et des conditions d’incarcération strictes pour les narcotrafiquants les plus dangereux.
Ces derniers seraient placés dans des quartiers de haute sécurité soumis à un régime d’isolement, provoquant des débats houleux en raison des préoccupations des avocats et des défenseurs des droits de l’homme concernant les atteintes aux libertés publiques.
En plus de maintenir les propositions initiales, le gouvernement envisage de réduire la durée d’affectation à ce régime d’isolement, prenant en compte les recommandations du conseil d’État.
Parallèlement, Bruno Retailleau souhaite réintroduire deux amendements controversés : la création d’un « dossier coffre » pour des informations recueillies via des techniques d’enquête spéciales, et l’accès des services de renseignement aux messages sur des plateformes de messagerie cryptées.
Bien que ces mesures soient soutenues par certains, notamment du côté des forces de l’ordre, elles suscitent des critiques tant au sein de l’opposition que parmi les membres du gouvernement, faisant craindre pour les libertés individuelles.
Le ministre Retailleau appelle donc à un soutien renforcé des députés pour lutter efficacement contre le narcotrafic.