Burkina Faso : Les Vraies Intentions du Capitaine Ibrahim Traoré Remises en Question
Ouagadougou, 1er Octobre 2023 (Lomé Actu) – Depuis un an, le capitaine Ibrahim Traoré est à la tête du Burkina Faso, un pays en proie à des défis sécuritaires majeurs. Si le président de la transition a récemment affirmé que sa priorité était la sécurité, certains observateurs s’interrogent sur ses véritables intentions et craignent qu’il n’utilise cette préoccupation légitime comme prétexte pour se maintenir au pouvoir de manière prolongée.
Le capitaine Traoré a présenté un bilan positif de sa première année au pouvoir, mettant en avant des avancées significatives dans divers domaines, notamment l’équipement des forces armées, le recrutement massif de soldats et de volontaires, ainsi que le lancement de campagnes agricoles pour renforcer la sécurité alimentaire du pays.
Cependant, il a également annoncé qu’il n’envisageait pas d’organiser des élections avant que tout le territoire burkinabè ne soit sécurisé.
Cette déclaration soulève des questions légitimes. D’une part, elle met en évidence la réalité de la menace terroriste qui pèse sur le Burkina Faso et la nécessité de prendre des mesures efficaces pour protéger la population.
D’autre part, elle ouvre la porte à des préoccupations quant à une éventuelle prolongation du mandat du capitaine Traoré au-delà de la période de transition prévue.
Certains analystes estiment que le président de la transition pourrait profiter de l’urgence sécuritaire pour justifier un maintien au pouvoir de manière indéfinie.
En invoquant la nécessité de sécuriser tout le pays, il pourrait potentiellement reporter sine die la tenue des élections, ce qui susciterait des inquiétudes quant à la démocratie et à la transition politique.
Il est essentiel que le capitaine Traoré clarifie ses intentions et garantisse que sa priorité en matière de sécurité ne serve pas de prétexte pour prolonger son mandat.
La stabilité du Burkina Faso et la protection de ses citoyens sont des objectifs cruciaux, mais ils ne doivent pas compromettre le processus démocratique.
La communauté internationale, les partenaires régionaux et la société civile burkinabè doivent rester vigilants et s’assurer que la transition politique se déroule conformément aux principes démocratiques, avec des élections libres et équitables à l’issue de la période de transition actuelle.
La sécurité et la démocratie ne devraient pas être incompatibles, et les Burkinabè méritent un avenir où les deux sont assurés.