Transparence minière : Le Togo enregistre des progrès
Le Togo fait des progrès en matière de transparence minière, mais il reste encore des obstacles importants à surmonter.
Selon le rapport de l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE) publié en décembre 2024, le pays a obtenu une note de 74 sur 100 pour sa mise en œuvre de la norme ITIE 2019. Cela place le Togo dans la catégorie des performances « modérées », se rapprochant des performances « élevées ».
Les points forts qui stimulent les progrès du Togo
Les performances du Togo sont largement attribuées à la publication régulière de données clés du secteur extractif dans des formats ouverts. Helen Clark, présidente du conseil d’administration de l’ITIE, a souligné que ces efforts améliorent la compréhension du public et favorisent des débats constructifs sur les politiques extractives.
Un autre succès majeur est l’introduction d’un cadastre minier numérique. Cette plateforme fournit des informations détaillées et accessibles sur les licences minières, leurs titulaires et leur validité, renforçant la transparence pour toutes les parties prenantes – publiques, privées et de la société civile.
La publication des contrats de projets actifs a encore renforcé la transparence, tandis que l’engagement du pays à lutter contre la corruption et à améliorer la gouvernance a également été salué. Le Togo a travaillé avec la société civile et utilisé les outils du Natural Resource Governance Institute (NRGI) pour identifier les vulnérabilités dans des domaines tels que la propriété effective et les pratiques des entreprises publiques.
Gestion du phosphate : un défi persistant
Cependant, l’industrie du phosphate du Togo, gérée par la Société nationale des phosphates du Togo (SNPT), reste un maillon faible. Le rapport critique le manque de publication systématique des états financiers audités et les données incomplètes sur les volumes et les valeurs des ventes de phosphate. Ce manque de transparence sape la confiance du public et limite les débats éclairés sur cette ressource stratégique.
Secteur de l’or
Le secteur de l’or est également confronté à des problèmes de transparence. Entre 10 et 25 tonnes d’exportations d’or échappent chaque année aux contrôles officiels en raison de la contrebande transfrontalière. Ces pratiques informelles entraînent des pertes financières importantes pour le Togo.
Pour y remédier, l’ITIE recommande de renforcer les systèmes de suivi et de supervision afin d’assurer une meilleure traçabilité de l’or. Une meilleure surveillance contribuerait à réduire la fuite des capitaux et à accroître les recettes de l’État.
Le Togo a réalisé des progrès indéniables en matière de transparence minière. Cependant, remédier aux lacunes de l’industrie du phosphate et lutter contre la contrebande d’or restent des priorités essentielles.
