La libération d’Aamron, du célèbre rappeur togolais, le 21 juin, n’a guère contribué à apaiser les tensions politiques croissantes dans le pays. Au contraire, les militants redoublent d’efforts pour organiser des manifestations nationales du 26 au 28 juin. Ils exigent des réformes plus vastes, notamment la démission du président Faure Gnassingbé et la libération de tous les prisonniers politiques.
Aamron est devenu un symbole de résistance après son arrestation controversée le 26 mai. L’artiste a été interpellé à son domicile par les forces de sécurité suite à une publication satirique sur les réseaux sociaux encourageant les manifestations à l’occasion de l’anniversaire du président.
Son internement ultérieur à l’hôpital psychiatrique de Zébé a suscité une condamnation internationale. Les groupes de défense des droits humains ont dénoncé cette mesure comme une tentative politique visant à discréditer et à museler la dissidence.
Rien ne change après la libération d’Aamron
Si la libération d’Aamron a apporté un soulagement temporaire à ses sympathisants, les leaders de la société civile affirment qu’elle ne représente qu’une petite victoire dans un combat bien plus vaste. « La libération d’Aamron est une grande victoire, mais sa santé reste fragile après un traitement suspect. Ce combat n’est pas terminé », a déclaré l’artiste et militant Zaga Bambo lors d’un récent live.
Il était présente aux côtés de personnalités telles que la défenseuse des droits humains Farida Nabourema, l’officier à la retraite Olivier Amah et le journaliste Ferdinand Ayité.
Les représentants légaux confirment qu’aucune charge officielle n’a jamais été retenue contre le rappeur. « Aucune procédure judiciaire n’a jamais été engagée contre notre client », a déclaré l’avocat d’Aamron, Célestin Kokou Agbogan. Tout en se disant confiant qu’aucune autre action en justice ne serait engagée, il a souligné l’urgence d’une prise en charge médicale pour faire face aux conséquences physiques et psychologiques de la détention.
L’affaire a pris une tournure inquiétante lorsqu’une vidéo a fait surface montrant Aamron s’excusant auprès du président et évoquant son traitement de santé mentale. Son équipe juridique maintient que l’artiste est sain d’esprit, mais qu’il nécessite une évaluation médicale appropriée suite à son hospitalisation controversée.
Alors que les instigateurs se préparent pour les prochaines manifestations, leur message reste clair : une libération médiatisée ne suffira pas à satisfaire les demandes de changement systémique. Face à l’escalade des tensions dans tout le pays, le Togo semble se diriger vers un tournant décisif de son avenir politique.
Les autorités avaient communiqué les manifestations prévues, rappelant les règles qui régissent de telles activités sur le territoire togolais. Quoi qu’il en soit, les jours à venir promettent de tester les limites de la stabilité politique du Togo.