Togo/ Incivisme : Le corps des sapeurs-pompiers lance un appel urgent aux citoyens

Lomé Actu, 16 août 2024 – Le corps des sapeurs-pompiers togolais a sonné l’alarme sur une tendance inquiétante qui met des vies en danger. Le lieutenant-colonel Yao Asagbe, chef des pompiers de Lomé, a exposé une crise de responsabilité civique qui transforme des sauveteurs potentiels en complices involontaires de tragédies.

Imaginez la situation : un bâtiment est en proie aux flammes, des vies sont en jeu, et que font les premiers témoins ? Au lieu d’appeler immédiatement à l’aide, ils sortent leur téléphone, non pas pour appeler les services d’urgence, mais pour capturer le désastre en cours pour leurs abonnés sur les réseaux sociaux.

« Nous avons observé que les gens préfèrent filmer et partager sur les réseaux sociaux plutôt que d’alerter les pompiers », a déclaré le lieutenant-colonel Asagbe. Dans le monde des interventions d’urgence, où les enjeux sont élevés, où quelques secondes peuvent faire la différence entre la vie et la mort, ce retard est tout simplement catastrophique.

L’autre défi des Sapeurs-pompiers togolais

Mais le problème ne s’arrête pas là. Même lorsque les services d’urgence sont enfin alertés et se précipitent sur les lieux, ils sont confrontés à un autre obstacle créé par l’homme : les embouteillages. Malgré les sirènes hurlantes et les gyrophares, de nombreux conducteurs semblent plus préoccupés par leur propre trajet que par le fait de laisser la place à des véhicules qui pourraient se précipiter pour sauver leur voisin, leur ami ou même un membre de leur propre famille.

« Le pire, c’est de se retrouver face à des barrages routiers de la part d’usagers qui persistent à nous bloquer le passage, même lorsque nos sirènes hurlent », a déploré Asagbe.

Le plaidoyer des pompiers est clair : Lomé a besoin d’un changement radical de conscience civique. Les habitants de la ville doivent reconnaître que leurs actions dans les moments de crise ont des conséquences réelles, souvent irréversibles. Signaler rapidement les incidents et laisser passer les véhicules d’urgence ne sont pas seulement des gestes de courtoisie ; ce sont des maillons essentiels de la chaîne de survie.