Togo : qui sont exactement les « Sentinelles du peuple » ?

Togo : qui sont exactement les « Sentinelles du peuple » ?
Bannière Actu Lomé

Six citoyens togolais ont adressé une lettre ouverte aux ministres de la Sécurité, de l’Administration territoriale et de la Justice, demandant des éclaircissements officiels concernant un groupe connu sous le nom de « Sentinelles du peuple ». Ce mouvement, qui se présente comme un cadre de « surveillance citoyenne, d’autodéfense et de lutte contre le terrorisme », a soulevé des questions quant à son statut juridique et à ses objectifs.

Dans leur correspondance datée du 1er septembre 2025, les signataires ont exprimé des inquiétudes quant à la légitimité d’une telle initiative et se sont interrogés sur la possibilité, en droit togolais, de constituer des groupes d’autodéfense en dehors de l’appareil sécuritaire officiel de l’État. Ils ont indiqué que les questions de sécurité nationale et de défense du territoire doivent rester du ressort exclusif des structures étatiques, qui disposent de la légitimité, des ressources et des capacités organisationnelles nécessaires.

Lire aussi  Le directeur général de la TVT limogé

La lettre demande spécifiquement des informations sur le statut juridique des « Sentinelles du Peuple », précisant s’il s’agit d’une association enregistrée, d’un collectif informel ou d’une entité officiellement agréée par les ministères compétents. Les auteurs réclament également la transparence concernant les objectifs du groupe, ses sources de financement, son soutien logistique et toute collaboration potentielle avec les organismes de sécurité nationale tels que la police, la gendarmerie ou la protection civile.

Lire aussi  Togo : Après Toyota, un autre géant asiatique prévoit s'implanter

Soulignant le risque de confusion institutionnelle, les signataires ont averti que des initiatives citoyennes bien intentionnées pourraient, par inadvertance, compromettre l’efficacité et l’autorité des forces de sécurité officielles. Ils ont appelé le gouvernement à communiquer clairement sur la nature et la portée des activités du mouvement, ainsi qu’à garantir que ses opérations sont conformes aux politiques et aux cadres juridiques de l’État.

Lire aussi  Université de Lomé : la troisième tranche enfin disponible pour les étudiants

La lettre ouverte a également été transmise à plusieurs organismes internationaux et régionaux, notamment la Représentation du système des Nations Unies au Togo, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, la Délégation de l’Union européenne et la Représentation de la CEDEAO. Parmi les signataires figurent Aphtal Cissé, Adama Gaba, Alain Anifrani, Komlan Toulassi-Mensah, Edem Atsou Tchakou et Aristide Messan.