Togo : Des ex-prisonniers graciés sont à nouveau arrêtés – Les détails
Les récents efforts du Togo pour gracier les prisonniers ont été éclipsés par une tendance inquiétante. Le 3 janvier 2025, quelques jours seulement après avoir bénéficié d’une grâce présidentielle le 28 décembre, deux ex-détenus ont été à nouveau arrêtés et placés à la prison civile de Lomé, apprend-on.
Kao Atcholi, président de l’Association des victimes de la torture au Togo (ASVITTO), estime que ces arrestations mettent en évidence un problème structurel. Il s’agit de l’absence de programmes de réinsertion appropriés pour les personnes libérées de prison. Selon Atcholi, beaucoup de ces personnes sont laissées à elles-mêmes et vulnérables après avoir été graciées, ce qui les conduit souvent à commettre à nouveau des délits par nécessité.
« Ce sont les laissés-pour-compte, les jeunes qui ont besoin de survivre », déclare Atcholi, critiquant le système carcéral pour son manque d’efforts pour briser ce cycle. Sans opportunités ni soutien, ces anciens détenus sont voués à retourner dans le système carcéral.
Un système aux prises avec la surpopulation et le manque de soutien
Ce problème est aggravé par la surpopulation carcérale au Togo, où les conditions de vie inhumaines aggravent le problème. Selon les défenseurs des droits de l’homme, ces conditions augmentent le risque de récidive, car les prisonniers sont souvent libérés sans aucun moyen de subvenir à leurs besoins une fois de retour dans la société.
Atcholi critique également le gouvernement pour son manque d’attention à la protection sociale, pointant du doigt la mauvaise gestion des fonds publics au lieu de répondre aux besoins réels de la population.
La nécessité de programmes de réinsertion complets
Pour briser ce cycle, l’ASVITTO appelle à la mise en place de programmes d’intégration visant à la réinsertion socio-économique, à la formation professionnelle et au soutien psychologique des anciens détenus. Ces programmes sont essentiels pour réduire la délinquance et prévenir de nouvelles incarcérations.
La grâce présidentielle, tout en offrant un espoir temporaire, ne fait pas grand-chose pour résoudre les problèmes structurels en jeu. Sans changement systémique, beaucoup continueront de tomber dans un cycle de criminalité et de punition.
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