Sucer le sein de sa partenaire prévient-il vraiment le cancer du sein ? Alors que le monde entier se mobilise pour la lutte contre le cancer du sein, cette affirmation controversée refait surface sur les réseaux sociaux.
Certains affirment que les hommes peuvent aider leurs partenaires à réduire le risque de cancer du sein en suçant régulièrement leurs seins. Si cette idée prête souvent à sourire, elle a aussi éveillé la curiosité de nombreux internautes. Mais qu’en est-il vraiment d’un point de vue médical ?
Un médecin remet les pendules à l’heure
Pour séparer le vrai du faux, Pulse Ghana a interrogé la Dr Dzifa Kpodo-Tay, spécialiste en santé publique. Selon elle, cette croyance est largement infondée. En réalité, seul l’allaitement maternel a un effet prouvé sur la réduction du risque de cancer du sein, grâce à des changements hormonaux naturels qui se produisent pendant cette période.
« L’allaitement exclusif, généralement pratiqué pendant six mois, provoque un phénomène appelé aménorrhée lactationnelle, c’est-à-dire l’absence de règles. Durant cette phase, les hormones qui bloquent l’ovulation réduisent la production d’œstrogènes or, ce sont ces hormones qui, en excès, favorisent le développement du cancer du sein », explique la Dr Kpodo-Tay.
Pourquoi la succion masculine n’a pas le même effet
Le médecin précise que la succion des seins par les hommes n’entraîne aucun changement hormonal significatif. « Si vous tétiez pendant une heure ou même trente minutes, cela ne produirait pas les mêmes effets. L’allaitement implique une fréquence et une intensité hormonale bien spécifiques qu’un adulte ne peut pas reproduire », ajoute-t-elle.
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En clair, les effets bénéfiques sur la santé sont liés à la production et à la libération hormonale pendant l’allaitement, pas à la succion en elle-même.
Le rôle de la vigilance dans la prévention
Même si cette pratique ne protège pas contre le cancer du sein, la Dr Kpodo-Tay reconnaît qu’elle peut parfois aider à une détection précoce : « Les partenaires peuvent remarquer des changements physiques, une différence de taille, une éruption, une masse et encourager leur compagne à consulter ». Elle insiste cependant sur le fait que la prévention réelle passe par un auto-examen régulier des seins, des consultations médicales périodiques et des dépistages professionnels selon les recommandations.
Malgré sa popularité en ligne, le mythe liant la succion des seins à la prévention du cancer repose sur aucune preuve scientifique. Les experts rappellent que seul l’allaitement naturel procure un effet hormonal protecteur. La meilleure défense contre le cancer du sein reste donc la détection précoce, la vigilance et une bonne information.