Reprise de la peine de mort en RDC : Des milliers de juristes s’indignent
Lomé Actu, 16 juin 2024 – En République démocratique du Congo (RDC), la décision du gouvernement de lever le moratoire sur la peine de mort en mars dernier continue de soulever un véritable tollé.
Les autorités ont annoncé la reprise des condamnations à mort pour les militaires coupables de trahison ainsi que pour les auteurs de banditisme urbain ayant entraîné la mort. Un choix controversé qui fait froncer bien des sourcils. La coalition congolaise Ensemble contre la peine de mort (ECPM) et la Fédération internationale de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (FIACAT) ont rapidement lancé une pétition pour s’opposer à ce revirement.
Une initiative saluée par la Conférence internationale des barreaux, qui rassemble les ordres d’avocats de 40 pays francophones.
Les ONG et juristes dénoncent un « retour en arrière » des droits humains
« Nous estimons, et cela fait partie de notre ADN, que les droits fondamentaux doivent être défendus, et que la peine de mort constitue certainement un retour en arrière par rapport aux droits fondamentaux, au droit à la vie, à l’amendement. Nous pensons également que la peine capitale n’empêche pas réellement la commission d’autres infractions. C’est du moins ce que suggèrent toutes les études scientifiques« , dénonce Me Jean-François Henrotte, président de la Conférence.
« Les membres de notre organisation, les bâtonniers et avocats de RDC, sont évidemment associés à cette démarche et militent au sein du pays contre ce dégel du moratoire, vraiment regrettable. Les autorités congolaises se doivent vraiment de revenir sur cette décision qui nous semble dénuée de sens à l’heure actuelle« , martèle-t-il.
Pour les défenseurs des droits humains, ce recours à la peine de mort signe un dangereux précédent et un coup de frein aux avancées en matière de justice.