Renonciation de Macky Sall à un troisième mandat : L’analyse de Gerry Taama
Lomé, 04 juillet 2023 (Lomé Actu) – Le président sénégalais Macky Sall a récemment annoncé sa renonciation à briguer un troisième mandat présidentiel. Depuis, la nouvelle suscite diverses réactions et interprétations dans le paysage politique sénégalais, voir africain. Parmi les voix qui se sont élevées pour analyser cette décision figure celle du député togolais Gerry Taama.
Selon le leader du Net, la décision du président Macky Sall résulte d’un plan de plusieurs phases pour maintenir le pouvoir tout en donnant une apparence de respect de la limite des mandats présidentiels.
Se basant sur l’affaire de l’opposant Sonko, plusieurs fois condamnés pour diverses chefs d’accusations l’homme politique togolais a dressé son analyse de la situation.
Une stratégie politique calculée : L’analyse de Gerry Taama sur la renonciation de Macky Sall
« …Vous n’allez peut-être pas me croire mais je le voyais venir, ce coup de jarnac plutôt bien ficelé. Les stratèges de Macky Sall ont travaillé avec une certaine habileté. L’opération s’est à mon avis déroulée en trois phases.
Phase une. Rendre Sonko inéligible. Même si l’affaire du viol était tirée par les cheveux, ils ont obtenu une décision de justice difficile à contester.
Phase deux. Pour Macky Sall, renoncer à se présenter tout en précisant qu’il aurait pu le faire, ceci ne ferme pas entièrement la porte.
Phase trois. Si sonko veut absolument être candidat, il faudra un accord politique, et dans ce cas, tout peut se discuter, y compris une troisième candidature.
Le génie dit à un africain de lui demander tout ce qu’il voudra, à la condition d’offrir le double à son voisin. Crève moi un oeil, demanda l’africain, pour être certain que le voisin sera aveugle. Je renonce à être candidat, et toi tu ne seras jamais président.
Ceci reste malheureusement légal. La légitimité n’y est pas puisqu’il faut laisser le peuple choisir librement son président. Mais, il faut reconnaître que la stratégie est redoutable.
J’écris ceci comme un analyste politique. Sonko à mon soutien quoi qu’il arrive. Mais, je crois que l’expérience des législatives se répète. Le pastef risque de se résigner devant le droit, sans compter que certains loups de ce mouvement peuvent croire à leur chance aussi. Nous verrons (…) ».