Port de Cotonou : Les choses se compliquent pour Patrice Talon
Lomé Actu, 2 Juillet 2024- Les chiffres récemment dévoilés permettent enfin de mesurer l’impact réel de cette crise qui perdure depuis presque un an, malgré l’absence de données officielles jusqu’à présent.
L’exclusion des opérateurs du Niger du port de Cotonou, dans le cadre de la crise bénino-nigérienne, a causé une baisse d’environ 15% du chiffre d’affaires de la plateforme. Bart Van Eeno, son directeur général, l’a révélé lors d’un entretien avec une radio locale. Selon lui, l’impact de la crise est à relativiser, car les statistiques montrent que le trafic de navires est passé de 95-100 par mois à environ 80-70 par mois.
Cette baisse a affecté les volumes globaux. L’une des composantes principales, le trafic de transit, a diminué. « Sur les 10 millions de tonnes que le port de Cotonou importe, environ 30% allaient vers les pays de l’hinterland comme le Burkina Faso, le Niger, le Mali, et le Tchad. De ces 30%, 90% étaient à destination du Niger », a-t-il expliqué.
Le conflit entre les deux pays voisins dure depuis août 2023, après les sanctions de la CEDEAO contre le Niger suite au coup d’État de juillet 2023 qui a mis au pouvoir le régime militaire actuel. Malgré la levée des sanctions en avril, le Niger a maintenu les barricades à son principal poste frontalier avec le Bénin, accusant son voisin d’abriter des bases militaires françaises pour déstabiliser son régime.
Depuis le début de cette crise, le Niger, un pays enclavé, a trouvé d’autres alternatives pour s’approvisionner via les ports voisins de Lomé et de Tema. Cela entraîne des distances plus longues, des coûts logistiques plus élevés, et des délais de livraison moins prévisibles.