Niger : Un deuxième sommet d’urgence de la CEDEAO annoncé
Niamey, 07 Aout 2023 (Lomé Actu) – Les dirigeants de l’Afrique de l’Ouest se réuniront jeudi pour discuter de la situation au Niger, après que les putschistes qui ont pris le pouvoir dans ce pays le 26 juillet ont défié la date limite pour rétablir le président évincé ou faire face à la menace d’une intervention militaire, a déclaré un porte-parole du bloc régional.
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui a déjà envoyé des forces militaires dans des États membres en difficulté et imposé des sanctions, avait demandé aux putschistes de se retirer avant dimanche. Mais les putschistes ont préféré fermer l’espace aérien du Niger et se sont engagés à défendre le pays.
« Les forces armées du Niger et toutes nos forces de défense et de sécurité, soutenues par l’appui indéfectible de notre peuple, sont prêtes à défendre l’intégrité de notre territoire », a déclaré un porte-parole des putschistes dans un communiqué diffusé à la télévision nationale.
Le Niger, pays enclavé, est plus de deux fois plus grand que la France, et de nombreuses trajectoires aériennes à travers l’Afrique passent normalement par son espace aérien. Air France a suspendu jusqu’à vendredi ses vols à destination et en provenance de Ouagadougou, au Burkina Faso, et de Bamako, au Mali, deux pays frontaliers du Niger, et a prévenu que certains temps de vol allaient augmenter.
Le porte-parole de la CEDEAO, Amos Lungu, a déclaré lundi que le sommet extraordinaire sur le Niger se tiendrait à Abuja, la capitale nigériane, où se trouve le siège de la CEDEAO.
Les 15 pays membres de la CEDEAO ont adopté une position plus dure sur le coup d’État au Niger, le septième de la région en trois ans, qu’ils ne l’avaient fait pour les coups d’État précédents.
Les chefs de la défense de la CEDEAO se sont mis d’accord vendredi sur un plan d’action militaire possible si le président détenu, Mohamed Bazoum, n’était pas libéré et rétabli dans ses fonctions, tout en précisant que les décisions opérationnelles seraient prises par leurs chefs d’État.
Toutefois, le bloc n’est pas uni. Les gouvernements militaires du Mali et du Burkina Faso, tous deux membres de la CEDEAO, ont promis de prendre la défense de leurs homologues nigériens en cas de besoin.
Les deux pays ont envoyé des délégations à Niamey pour montrer leur solidarité, a déclaré l’armée malienne sur les médias sociaux lundi, et le site web de suivi des vols FlightRadar24 a montré qu’un avion militaire du Burkina Faso arrivait dans la capitale nigérienne vers 12:20 (11:20 GMT).
Une fracture au sein de la CEDEAO et une escalade de l’impasse avec le Niger déstabiliseraient davantage l’une des régions les plus pauvres du monde, déjà confrontée à une crise de la faim et à des groupes armés qui ont tué des milliers de personnes et déplacé des millions d’autres.
