Niger : Les putschistes limogent plusieurs cadres du Ministère de l’Enseignement Supérieur
Niamey, 25 aout 2023 (Lomé Actu) – Le paysage universitaire nigérien est secoué par une série de limogeages au sein du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.
Cette action radicale survient à la suite de la signature d’une pétition émanant d’un groupe d’enseignants-chercheurs qui s’opposaient à la position officielle du Syndicat National des Enseignants Chercheurs du Supérieur (SNECS), ayant exprimé son soutien envers les nouvelles autorités militaires.
Le mardi 22 août 2023, le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Partie (CNSP), le Général Abdourahamane Tiani, a signé un décret limogeant plusieurs cadres du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, dont le Secrétaire général Pr Moussa Ag Arya.
Ces décisions semblent être une réponse à la pétition récente qui avait été signée par un groupe d’enseignants-chercheurs et qui critiquait ouvertement le soutien du SNECS envers les nouvelles autorités militaires.
Le limogeage du Pr Moussa Ag Arya, cadre du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, inclut la fin de ses fonctions en tant que Secrétaire Général du Ministère ainsi que Président du Conseil d’Administration de l’Office du Baccalauréat des Equivalences des Examens et de Concours de Supérieur (OBEECS).
Un autre décret a également été signé le même jour, mettant fin aux fonctions de certains responsables du Ministère de l’Enseignement Supérieur, ainsi qu’au Coordinateur de la Cellule d’Appui à la Mise en œuvre et au Suivi du programme Sectoriel pour l’Education et la Formation (CAMOS-PESF) au ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Formation professionnelle.
Bien que les raisons précises de ces limogeages ne soient pas officiellement détaillées dans le décret, ils semblent découler de la pétition publiée le 21 juillet par un groupe d’enseignants-chercheurs. Dans cette pétition, ces derniers avaient exprimé leur désaccord avec le soutien du SNECS envers les nouvelles autorités militaires suite au renversement du régime précédent.
Le SNECS avait officiellement annoncé son soutien au CNSP le 1er août 2023, ce qui avait suscité des réactions diverses parmi les universitaires.
Les signataires de la pétition avaient critiqué cette prise de position et dénoncé les actions du CNSP, en soulignant notamment la suspension de la Constitution et des institutions de la République.
Cette série de limogeages intervient ainsi comme une réponse rapide à la pétition, marquant une division significative au sein du corps enseignant sur la question du soutien aux nouvelles autorités militaires et aux mesures qu’elles ont prises.
La situation souligne également l’importance des enjeux politiques au sein de l’enseignement supérieur et de la recherche, et leur lien étroit avec les développements politiques plus larges dans le pays.