Manifestation au Niger : L’armée américaine poussée vers la porte de sortie à Agadez
La ville d’Agadez, située au cœur du Niger, est devenue le point focal de l’action civile. Des centaines de personnes se sont rassemblées pour exprimer une demande singulière : le départ des soldats américains de leur sol.
Cette manifestation est orchestrée par une coalition de 24 groupes de la société civile. Elle fait suite à un coup d’État militaire qui a bouleversé la gouvernance et les relations internationales du pays.
Le message du collectif était sans ambiguïté, résumé par une banderole qui affirmait : « Ici c’est Agadez, pas Washington, l’armée américaine s’en va ». Ce sentiment a été repris par Issouf Emoud, une figure importante du mouvement M62, qui a été à l’avant-garde d’appels similaires pour le départ des forces militaires françaises.
L’armée américaine n’est plus désirée sur le sol nigérien
Le moment choisi pour cette manifestation est remarquable, puisqu’elle intervient quelques jours seulement après que les États-Unis ont accédé à la demande, acceptant de retirer le contingent de 1 000 soldats stationnés dans le pays. Ces développements signalent ainsi un changement dans les partenariats stratégiques du Niger, une délégation américaine devant arriver prochainement pour finaliser les détails du retrait.
La réévaluation des alliances militaires du Niger a commencé en mars lorsque le gouvernement a renoncé à l’accord de coopération militaire de 2012 avec les États-Unis, jugeant la présence américaine « illégale » et imposée unilatéralement.
Le paysage politique du Niger est en mutation depuis le coup d’État qui a renversé le président Mohamed Bazoum, le nouveau régime militaire ayant rapidement obtenu le départ des forces françaises. À l’instar de ses voisins, le Mali et le Burkina Faso, le Niger s’est aussi tourné vers la Russie. Le pays accueille donc des instructeurs et des équipements militaires russes dans le cadre d’un partenariat de sécurité en plein essor.