RussieLomé Actu, 26 Juillet 2024 – Il y a un an, un coup d’État renversait Mohamed Bazoum au Niger, orchestré par un groupe armé sous la direction d’Abdourahamane Tiani. Avec le soutien de l’armée, Tiani a consolidé son pouvoir, instaurant des restrictions sur les libertés, suspendant les activités politiques, et réprimant les voix critiques. Le Niger, tournant le dos à ses alliés occidentaux, s’est rapproché de la Russie. Dans ce contexte tendu, l’avenir de Mohamed Bazoum, dont l’immunité présidentielle a été levée à la mi-juin, s’obscurcit de jour en jour.
Depuis octobre dernier, Mohamed Bazoum et sa femme Hadiza sont confinés dans la résidence présidentielle du Niger. Coupés du monde extérieur, ils n’ont droit qu’aux visites régulières de leur médecin. Leur entourage qualifie leur situation de séquestration, dénonçant des conditions de vie difficiles. Depuis une tentative d’évasion en octobre dernier, Bazoum n’a plus accès à un téléphone portable. Sous surveillance constante, ses seules interactions extérieures se résument aux visites bihebdomadaires de son médecin, qui lui apporte des provisions et des livres.
La Lecture : La nouvelle passion de Bazoum
Face à cette détention stricte, Mohamed Bazoum a trouvé refuge dans une passion nouvelle : la lecture. Ancien professeur de philosophie, il consacre une grande partie de son temps à lire des œuvres littéraires et philosophiques. Ses choix incluent des classiques comme Shakespeare, Voltaire et Tolstoï, ainsi que des auteurs contemporains tels que Romain Gary. Parmi ses lectures récentes, on note « Les Racines du ciel » et « La Vie devant soi » de Gary, ainsi que « Le Triomphe des émotions » de Dominique Moïsi, un essai géopolitique.
La Lecture comme Moyen de Résistance
Malgré une crise de paludisme qui l’a affaibli au printemps, Mohamed Bazoum reste déterminé à ne pas céder. Son engagement dans la lecture est non seulement un moyen d’évasion intellectuelle, mais aussi une forme de résistance. Lire des œuvres littéraires et philosophiques lui permet de maintenir son esprit vif et engagé, refusant ainsi de sombrer dans le désespoir. Pour lui, démissionner n’est pas une option, même si la levée de son immunité présidentielle ouvre la voie à un éventuel procès.
