Togo : La HAAC se transforme en HARC avec des pouvoirs élargis

Togo : La HAAC se transforme en HARC avec des pouvoirs élargis

Le paysage médiatique et numérique togolais entre dans une nouvelle phase de régulation. Réuni en Conseil des ministres ce mercredi 17 décembre, le gouvernement a acté une transformation majeure : la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) devient la Haute Autorité de Régulation de la Communication (HARC). Cette mue, prévue par la Constitution du 6 mai 2024, s’accompagne d’une extension significative de ses prérogatives pour englober l’ensemble de l’écosystème de l’information.

Le Président du Conseil, Faure Gnassingbé, a instruit le gouvernement pour l’opérationnalisation effective de cette nouvelle institution, jugée nécessaire « au bon fonctionnement de l’État » dans l’ère de la Vᵉ République.

La HARC, un régulateur unique pour l’écrit, l’audiovisuel et le numérique

Le changement de nom et de sigle n’est pas qu’une formalité. Il marque une évolution fondamentale de la mission de l’organe régulateur. Là où la HAAC se concentrait principalement sur l’audiovisuel, la HARC devient le régulateur unique de tout le secteur de la communication.

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Son champ d’action couvre désormais explicitement la communication écrite, audiovisuelle et numérique. Cela inclut un domaine en pleine expansion : les plateformes en ligne et les réseaux sociaux, reconnaissant ainsi l’impact colossal de ces canaux dans la diffusion de l’information.

Une réponse aux défis de l’ère numérique et des fausses informations

La création de la HARC est présentée comme une réponse directe aux bouleversements induits par le numérique. Le gouvernement constate que les prérogatives de l’ancienne HAAC n’étaient plus suffisantes pour faire face aux nouvelles réalités.

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Aujourd’hui, « chaque citoyen peut devenir une source d’information » via les réseaux sociaux, souvent sans le filtre de la déontologie journalistique, privilégiant le « buzz » et le sensationnel. Cette situation est aggravée par la prolifération des fake news et les possibilités de manipulation offertes par l’intelligence artificielle, comme l’a illustré récemment une fausse vidéo du président français Emmanuel Macron.

Une mission d’équilibre entre libertés et déontologie

La mission confiée à la nouvelle institution est délicate et ambitieuse. Selon le communiqué officiel, elle est chargée de garantir l’équilibre entre la liberté d’expression, la liberté d’opinion et la liberté de la presse.

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Parallèlement, elle doit veiller au respect des règles déontologiques et professionnelles dans l’ensemble de l’espace médiatique, y compris en ligne. La nouvelle autorité disposera donc de « marges de manœuvre » élargies pour s’adapter à l’évolution rapide des technologies et des usages.

Cette réforme institutionnelle intervient dans un contexte où les autorités judiciaires ont déjà annoncé, il y a deux mois, un durcissement des poursuites contre les infractions commises sur les réseaux sociaux.

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