Enquête sur le port de Lomé : Vincent Bolloré de nouveau face à la justice
Paris, 30 novembre 2023 (Lomé Actu) – Vincent Bolloré, le milliardaire français, a remporté une victoire en demi-teinte à la Cour de cassation à Paris dans le cadre de l’enquête sur l’attribution frauduleuse du port de Lomé, au Togo.
Mis en examen en 2018 pour corruption d’agent public étranger, il avait sollicité une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité en 2021, reconnaissant avoir corrompu les autorités togolaises pour obtenir la gestion du port de Lomé.
Cependant, sa demande d’annulation totale de la procédure a été partiellement rejetée. Bien que la cour de cassation a retiré certaines pièces du dossier, elle a maintenu la mise en examen de Vincent Bolloré tout en reconnaissant que sa présomption d’innocence avait été atteinte.
Cette décision fait suite au refus des juges parisiens d’homologuer le plaider-coupable à la française, ce qui aurait permis au milliardaire d’éviter un procès en correctionnelle.
L’avocat de Vincent Bolloré se réjouit de la reconnaissance par la Cour de cassation de l’atteinte à la présomption d’innocence et envisage désormais de porter l’affaire devant les juridictions européennes.
Depuis 2013, les juges financiers parisiens enquêtent sur les soupçons selon lesquels le groupe Bolloré aurait utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Euro RSCG (devenue Havas) pour obtenir frauduleusement la gestion du port de Lomé.
Selon la Radio France Internationale (RDI) , cette opération aurait bénéficié à une autre filiale, Bolloré Africa Logistics, pendant la campagne électorale de Faure Gnassingbé à la présidence. La cour de cassation a confirmé la mise en examen de Vincent Bolloré, ouvrant ainsi la voie à de nouveaux développements dans cette affaire.
Affaire Bolloré : chronologie d’une enquête complexe
L’affaire impliquant le milliardaire Vincent Bolloré dans l’attribution du port de Lomé au Togo remonte à 2013, lorsque des juges financiers parisiens ont commencé à examiner les activités du groupe Bolloré.
Les enquêteurs soupçonnent le groupe d’avoir utilisé les services de conseil politique de sa filiale Euro RSCG (rebaptisée Havas) pour influencer de manière frauduleuse l’attribution de la gestion du port de Lomé.
Cette opération aurait bénéficié à une autre filiale du groupe, Bolloré Africa Logistics, anciennement connue sous le nom de SDV, au moment de la campagne présidentielle de Faure Gnassingbé.
En 2018, Vincent Bolloré a été mis en examen pour corruption d’agent public étranger dans le cadre de cette affaire.
En effet, le 25 avril, de cette année Vincent Bolloré et deux de ses collaborateurs ont été mis en examen par la justice française pour « corruption d’agents étrangers dépositaires de l’autorité publique », « abus de biens sociaux » et « faux et usage de faux » dans le cadre d’une enquête portant sur les concessions portuaires à Conakry et Lomé. Depuis, la polémique enfle dans ces deux pays d’Afrique de l’Ouest…
En 2021, le milliardaire français a tenté de conclure un accord en sollicitant une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, admettant ainsi avoir corrompu les autorités togolaises pour obtenir la gestion du port de Lomé. Cependant, cette démarche n’a pas abouti, et Bolloré est resté mis en examen.
Récemment, à la Cour de cassation de Paris, Bolloré a obtenu le retrait de certaines pièces relatives à ses aveux de 2021, mais la mise en examen persiste. Les juges ont reconnu que sa présomption d’innocence a été atteinte, ouvrant la voie à d’autres recours devant les juridictions européennes.
Cette affaire souligne les allégations de corruption dans le secteur des affaires internationales et met en lumière les enquêtes en cours sur de grandes entreprises opérant frauduleusement dans les pays africains .