C’est désormais officiel : les tarifs de l’électricité augmentent au Togo à partir de ce mois de mai 2025. Le ministère délégué chargé de l’Énergie et des Mines a publié un communiqué pour justifier cette décision. Voici ce qu’il faut retenir.
Pourquoi cette hausse des prix d’électricité maintenant ?
Selon le communiqué, l’augmentation est due à un déséquilibre financier chronique dans le secteur. Le coût réel de production d’un kilowattheure (kWh) a grimpé à 145 FCFA, alors que les Togolais payaient encore 102 FCFA/kWh, un tarif inchangé depuis 2011. Ce décalage aurait entraîné d’énormes pertes pour la Compagnie Énergie Électrique du Togo (CEET).
Pour continuer à fournir de l’électricité à la population, l’État a dû injecter plus de 60 milliards de FCFA entre 2020 et 2025, et garantir un prêt de 40 milliards de FCFA auprès de la BOAD. Mais aujourd’hui, le système ne tient plus, et le gouvernement dit ne plus pouvoir continuer à subventionner autant.
Ce que dit concrètement le gouvernement
Le ministère affirme que cette hausse est une étape nécessaire pour garantir :
La continuité du service à long terme ;
L’entretien des infrastructures ;
Et surtout, la réduction des délestages.
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Mais le communiqué précise aussi que le gouvernement ne se contente pas d’augmenter les prix. Il annonce en parallèle une série de mesures pour améliorer le fonctionnement du secteur :
Réduction des pertes techniques et commerciales ;
Digitalisation des services pour une meilleure gestion ;
Lutte renforcée contre la fraude à l’électricité ;
Meilleur recouvrement des impayés ;
Négociation de contrats plus avantageux pour l’achat d’électricité.
Et les consommateurs dans tout ça ?
Pour le consommateur togolais, cette réforme se traduira très concrètement par une facture plus salée, surtout pour ceux qui consomment beaucoup. Le communiqué insiste toutefois sur la progressivité des tarifs : les petits consommateurs resteront partiellement protégés grâce à des paliers avantageux pour les premières tranches de consommation.
Mais dans les faits, plus on consomme, plus le kilowattheure devient cher, ce qui pénalise les familles nombreuses, les petits commerces ou encore les artisans.
Le ministère parle d’une « nécessité économique », mais plusieurs voix dans la société civile dénoncent déjà une réforme « injuste » qui alourdit le coût de la vie dans un contexte économique déjà difficile. Le débat ne fait que commencer.