Togo : Vers le rapatriement de la dépouille de Sylvanus Olympio ?
Le Haut-Commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (HCRRUN) au Togo est entré dans une phase importante de ses efforts pour favoriser la réconciliation nationale. Et le rapatriement de la dépouille de Sylvanus Olympio, premier président du Togo, est envisagé.
Le mardi 10 décembre 2024, le HCRRUN a lancé à Lomé les travaux préparatoires de sa phase de réparations commémoratives. Les discussions de trois jours ont réuni des parties prenantes clés, notamment des responsables gouvernementaux, des chefs traditionnels, des représentants de la société civile et des ministres, pour tracer la voie à suivre.
Réparations commémoratives et cohésion nationale
Une partie centrale de cette phase consiste à renommer les rues et les places publiques pour honorer des personnages et des événements cruciaux pour l’histoire du Togo. Cette initiative vise à construire une mémoire collective unifiée, favorisant la réconciliation et l’unité nationale.
Awa Nana-Daboya, présidente du HCRRUN et médiatrice de la République togolaise, a souligné que cet effort s’aligne sur les recommandations de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR).
La dépouille de Sylvanus Olympio appartient au Togo
La Commission a notamment proposé le rapatriement de la dépouille de Sylvanus Olympio, père de l’indépendance du Togo et premier président de ce pays. Olympio a été assassiné lors d’un coup d’État en janvier 1963 et sa dépouille n’a pas encore été rapatriée dans son pays d’origine.
«La recommandation de la CVJR, c’est de transférer les restes, parce que feu Sylvanus Olympio appartient au Togo », a souligné Nana-Daboya.
L’idée de rapatrier la dépouille d’Olympio a été initialement annoncée par le président Faure Gnassingbé en 2010. Cependant, la promesse n’a pas été tenue. Le HCRRUN relance aujourd’hui cet engagement, le considérant comme une étape essentielle dans le processus de réconciliation au Togo.
Au-delà d’Olympio, le HCRRUN vise à immortaliser d’autres personnalités influentes, telles que Tavio Amorin, à travers des mémoriaux et des stèles. Depuis sa création, la Commission a déjà indemnisé près de 30 000 victimes de violences sociopolitiques. Cette nouvelle phase vise à garantir que les générations futures puissent accéder à un récit inclusif de l’histoire du Togo, favorisant l’unité et la compréhension.
