Crise Niger-CEDEAO : Les sanctions économiques sur le point d’être levées

Selon les informations de Jeune Afrique, la CEDEAO envisage de lever prochainement les sanctions économiques instaurées après le coup d’État du 26 juillet 2023 mené par le général Abdourahamane Tiani contre le président élu Mohamed Bazoum. Cette décision pourrait-elle marquer la fin de la crise entre les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) et la CEDEAO ?

Depuis le putsch de juillet 2023 au Niger, les pourparlers entre les régimes de transition militaire du Sahel et les médiateurs de la CEDEAO semblaient au point mort. Fin janvier, les tensions ont atteint un pic lorsque les juntes de l’AES, dirigées par Assimi Goïta du Mali, Ibrahim Traoré du Burkina Faso et Abdourahamane Tiani du Niger, ont annoncé leur retrait de la CEDEAO.

Cette décision a été perçue comme « dangereuse » et « irréfléchie », perturbant les positions de l’organisation sous-régionale. Pour sortir de l’impasse, les chefs d’État de la CEDEAO ont décidé d’entamer un dialogue avec l’AES. Selon plusieurs ministres ouest-africains, la CEDEAO s’apprête à lever les sanctions économiques imposées au Niger après le coup d’État du général Abdourahamane Tiani, le seul pays de l’AES encore soumis à de telles mesures.

Cette annonce devrait intervenir avant le début du Ramadan le 10 mars. Malgré quelques appréhensions, l’objectif est d’éviter que cette décision soit perçue comme une « capitulation face au chantage ». Un ministre ouest-africain justifie la levée prochaine des sanctions en affirmant qu’elles n’étaient pas censées être permanentes, mais plutôt destinées à mettre fin rapidement à la vague de coups d’État et à rétablir le président Mohamed Bazoum au Niger, ce qui n’a pas été le cas.

Suite au retrait des pays de l’AES, les présidents de la CEDEAO ont discuté des sanctions lors d’entretiens bilatéraux et ont mandaté leurs ministres des Affaires étrangères pour examiner cette question, notamment lors de la session extraordinaire de la CEDEAO qui s’est tenue le 8 février à Abuja.

Plongée dans une crise politique sans précédent, la CEDEAO envisage également de réfléchir à son avenir. Initialement conçue comme un organe d’intégration économique, elle a pris une dimension plus politique dans les années 1990. Bien que saluée dans un premier temps, son rôle en tant que « gendarme de la démocratie » est aujourd’hui fortement contesté dans la région. Cela remet-il en question son existence même ? « Il faudra ouvrir le débat », concède un ministre de la région.

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