Le service de sécurité burkinabé a récemment rendu public une liste de 32 personnes recherchées pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », qui comprend des jihadistes mais également des journalistes et des opposants politiques.
Annoncée sur la page Facebook du Ministère de la Sécurité, cette liste présente des noms et des portraits, centrés autour de figures notoires, dont Jafar Dicko, le chef du groupe jihadiste Ansarul Islam, ainsi que des personnalités civiles comme le lanceur d’alerte Naïm Toure et l’ancien maire de Dori, Ahmed Aziz Diallo.
Le pouvoir militaire, dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, a qualifié ces individus d’« ennemis de l’intérieur ou de l’extérieur », appelant la population à faire preuve de vigilance face à une menace jugée omniprésente. Cette initiative a suscité des réactions critiques, notamment de la part de journalistes et d’organisations de défense des droits humains.
Ahmed Newton Barry, un journaliste en exil, a dénoncé la publication de cette liste comme une tentative de dissimuler la grave détérioration de la sécurité dans le pays, marquée par des pertes militaires considérables et des attaques croissantes.
Il accuse le gouvernement d’adopter une stratégie visant à criminaliser la dissidence pour détourner l’attention des problèmes existants. Human Rights Watch a également fait part de son indignation, soulignant que cette liste s’inscrit dans un cadre de terreur et de répression sous le régime de la junte militaire au Burkina Faso.
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