Angélique Kidjo organise un grand concert à Londres pour ses 40 ans de carrière
Cotonou, 17 novembre 2023 (Lomé Actu) – L’icône de la musique, Angélique Kidjo, célèbre cette année ses 40 ans de carrière musicale, marquant l’occasion par un concert au Royal Albert Hall de Londres.
Lors d’une rencontre avec la superstar béninoise, qui a sorti 16 albums et remporté cinq Grammy Awards, elle a confié qu’elle était animée par la curiosité depuis son enfance.
« Mon surnom était ‘Quand, Pourquoi, Comment ?’. Je veux comprendre les choses, comprendre ma place dans ce monde », a-t-elle déclaré, ajoutant que la faim (être affamée et en colère) était également une motivation.
« Et je déteste m’ennuyer. Si je m’ennuie, mon Dieu, aidez-vous, ne soyez pas avec moi ! J’ai faim et je m’ennuie, vous ne voulez pas me parler à ce moment-là. »
Ce vendredi, la chanteuse de 63 ans sera rejointe sur scène par d’autres artistes mondialement connus, notamment la superstar sénégalaise Youssou N’Dour, le trompettiste franco-libanais Ibrahim Malouf, Stonebwoy, l’une des stars du dancehall les plus populaires du Ghana, et Laura Mvula du Royaume-Uni.
De manière significative, Kidjo a également choisi d’être accompagnée par l’orchestre Chineke !, le premier orchestre majoritairement noir et ethniquement diversifié d’Europe.
Apparemment, tout ce que fait Kidjo est guidé par ses passions, et l’une d’entre elles consiste à corriger inlassablement les perceptions négatives de l’Afrique et à défier l’eurocentrisme.
« Le monde classique n’est vraiment pas un endroit diversifié, et j’ai choisi de jouer avec Chineke ! parce que nous pouvons faire tout ce que nous voulons faire. C’est la preuve que si nous adoptons l’état d’esprit selon lequel ‘rien n’est impossible pour nous’, nous le faisons. Ces enfants qui jouent dans l’orchestre, ce sont des immigrants de deuxième, troisième et première génération d’Afrique, et ils sont excellents. »
Outre son énergie phénoménale en tant qu’artiste, l’une des choses les plus remarquables chez Kidjo est son appétit pour s’engager avec la musique et les musiciens de différents genres et d’autres parties du monde.
Talking Heads et la chanteuse de salsa cubaine Celia Cruz ont tous deux bénéficié d’une transformation par Angélique Kidjo, et elle a enregistré une sublime version du Boléro de Ravel en 2007.
Elle a déclaré qu’elle avait trouvé le Boléro très africain lorsqu’elle l’avait entendu pour la première fois à Paris et avait commenté sur son ressenti, mais elle a été complètement ridiculisée.
« Je me suis dit d’accord, allez-y et parlez – je vais vous prouver que vous avez tort. »
Elle a ensuite enregistré une reprise en faisant la plupart des parties instrumentales avec sa propre voix.
« Je suis la seule artiste aujourd’hui qui a reçu l’autorisation de la famille Ravel de le faire », dit-elle avec une fierté évidente.
La dernière collaboration de Kidjo est avec le violoncelliste Yo-Yo Ma – et ils interpréteront une version de la Sarabande de JS Bach à Paris en décembre.
« La diversité pour moi n’est jamais une menace, je la vois comme une opportunité et un défi. »
La chanteuse profite de chaque occasion pour utiliser sa voix et sa plateforme pour faire campagne en faveur de l’amélioration de l’humanité, selon elle.
Elle est ambassadrice de bonne volonté de l’Unicef et d’Oxfam, et elle a sa propre organisation caritative, Batonga, dédiée à soutenir l’éducation des jeunes filles en Afrique.
Elle participe régulièrement au Forum économique mondial de Davos, dans l’espoir d’influencer les dirigeants mondiaux.
Kidjo se souvient de sa surprise lorsque l’ONU lui a demandé de donner un concert en 2012 pour inciter les dirigeants africains à signer une résolution interdisant les mutilations génitales féminines (MGF).
Kidjo a accepté et, comme les organisateurs l’espéraient, les dirigeants sont venus en masse. Elle a utilisé l’exemple de son propre père pour les appeler à la raison :
« Je leur ai dit, ‘J’ai grandi au Bénin, mon père était un homme africain.
