L’ancien ministre Joël N’Guessan a été placé en garde à vue ce mercredi 18 juin, après avoir publiquement mis en cause la responsabilité des magistrats dans la mise à l’écart de certaines figures politiques du processus électoral, notamment Tidjane Thiam, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé.
Selon lui, ce ne sont pas les politiques, mais les magistrats qui prennent les décisions à l’origine de tensions récurrentes dans le pays.
Dans une interview, il les a exhortés à mesurer les conséquences de leurs choix, citant les crises passées engendrées par des décisions judiciaires similaires. Ces déclarations ont conduit à son arrestation pour diffamation.
L’ancien ministre, aujourd’hui marginalisé, doit être présenté à un procureur ce 19 juin. Il risque jusqu’à un an de prison et une amende de 3 millions de francs CFA. Connue pour ses prises de position directes, Joël N’Guessan n’en est pas à sa première confrontation avec les institutions.
Il avait déjà dénoncé des détournements de fonds au sein du FDFP, ce qui avait précipité son éviction. En ciblant publiquement des personnalités comme Ange Barry Battesti ou encore l’ancien Premier ministre Patrick Achi, il s’était attiré l’hostilité de ses pairs.
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Depuis, il semble devenu persona non grata dans les sphères du pouvoir. Son arrestation relance le débat sur le rôle controversé de la justice ivoirienne dans les crises politiques successives, depuis l’exclusion d’Alassane Ouattara en 1995 jusqu’aux récentes affaires visant des leaders politiques.
Cette nouvelle affaire pourrait encore attiser les tensions dans un climat déjà marqué par la méfiance envers les institutions.