Pour la première fois, Xi Jinping, Vladimir Poutine et Kim Jong-un se sont retrouvés côte à côte à Pékin, mercredi 3 septembre 2025, lors du gigantesque défilé militaire marquant le 80ᵉ anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Le dirigeant chinois a accueilli ses homologues russe et nord-coréen sur la place Tiananmen, en présence d’une vingtaine de chefs d’État invités pour cette démonstration de puissance diplomatique et militaire.
Une image symbolique face à l’Occident
L’apparition du trio a été brève mais hautement symbolique. Encadré par Poutine et Kim Jong-un, Xi Jinping a mené la marche sur le tapis rouge, sous les caméras de la télévision d’État chinoise. À travers ce rassemblement inédit, Pékin entend réaffirmer son poids stratégique à un moment où ses relations avec les États-Unis et leurs alliés se tendent. À distance, Donald Trump a réagi avec ironie. Le président américain a accusé les trois dirigeants de « conspirer contre les États-Unis », tout en affirmant que l’armée américaine restait « la plus puissante au monde ».
Kim Jong-un en terrain diplomatique
Cette sortie marque la neuvième visite officielle de Kim Jong-un hors de Corée du Nord depuis son arrivée au pouvoir. Isolé par des sanctions internationales, il n’avait pas quitté son pays depuis 2023. Sa présence à Pékin illustre le rapprochement de Pyongyang avec Pékin et Moscou. Poutine, de son côté, a profité de l’occasion pour remercier le dirigeant nord-coréen du soutien apporté par ses troupes spéciales dans le conflit ukrainien, notamment dans la région de Koursk.
Xi Jinping en maître de cérémonie
Debout dans une voiture décapotable, Xi Jinping a passé les troupes en revue avant de prononcer un discours. « La renaissance de la nation chinoise est inarrêtable », a-t-il martelé, appelant à préserver la paix mondiale et à éviter la répétition des « tragédies historiques ». Le défilé, rythmé par des chants patriotiques et des démonstrations d’armements modernes, avait des allures de démonstration de force.
Une alliance qui inquiète Washington
En marge de cette rencontre, Poutine et Kim Jong-un se sont entretenus plus longuement, affichant leur entente. Pour Pékin, cette séquence constitue un succès diplomatique majeur, renforçant son image d’acteur incontournable sur la scène internationale. En revanche, aucun dirigeant occidental majeur n’avait fait le déplacement, à l’exception du Premier ministre slovaque Robert Fico, proche de Moscou.
À Washington, Donald Trump s’est dit « déçu » par Poutine mais « pas inquiet » de ce rapprochement. Il a réaffirmé la supériorité militaire des États-Unis, tout en envoyant ses salutations « sarcastiques » aux trois dirigeants.
