Le musée du Louvre, emblème de la culture française, a été le lieu d’un cambriolage impressionnant ce dimanche matin. Aux alentours de 9h30, un groupe de quatre individus a réussi à accéder à la galerie d’Apollon, où sont conservés les joyaux de la Couronne de France.
Munis d’une nacelle et de disqueuses, ils ont brisé deux vitrines sécurisées et se sont appropriés huit bijoux du XIXe siècle, jugés d’une “valeur inestimable” par le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez. L’opération, qui n’a duré que sept minutes, a eu lieu juste après l’ouverture du musée, permettant une évacuation rapide et sans heurts des visiteurs.
Les malfaiteurs ont pris la fuite à scooter, laissant derrière eux une couronne de l’impératrice Eugénie, endommagée lors de leur fuite.
Des trésors historiques dérobés
Parmi les bijoux volés se trouvent plusieurs pièces emblématiques du Second Empire :
- Le collier de saphirs appartenant aux reines Marie-Amélie et Hortense, orné de 631 diamants.
- Le diadème de l’impératrice Eugénie, incrusté de près de 2 000 diamants.
- Un grand nœud de corsage et une broche reliquaire de l’impératrice.
- Un collier et des boucles d’oreilles en émeraudes de la parure de Marie-Louise.
Le ministère de la Culture a qualifié cette effraction de “rapide et brutale”, tandis que la procureure de Paris, Laure Beccuau, a précisé que les cambrioleurs avaient agi avec le visage dissimulé et avaient menacé le personnel avec leurs outils.
Une enquête sous haute surveillance
Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour vol en bande organisée, confiée à la Brigade de répression du banditisme (BRB), avec l’appui de l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC). Selon Laure Beccuau, les enquêteurs envisagent sérieusement l’hypothèse d’un réseau criminel organisé, agissant pour le compte d’un commanditaire ou dans le but de blanchir des pierres précieuses. Une soixantaine d’enquêteurs ont été mobilisés pour élucider cette affaire.
Réactions politiques
Le président Emmanuel Macron a exprimé son indignation sur le réseau social X, qualifiant cet acte d’“atteinte à un patrimoine que nous chérissons car il est notre Histoire”. Il a promis que les œuvres volées seraient retrouvées et que les responsables seraient traduits en justice. De plus, il a rappelé que le projet “Louvre Nouvelle Renaissance”, lancé en janvier, visait à renforcer la sécurité des collections.
Une menace croissante pour les musées français
Ce vol s’inscrit dans un contexte inquiétant marqué par une augmentation des cambriolages dans les musées français. En septembre dernier, le Muséum national d’Histoire naturelle avait subi le vol de spécimens d’or natif d’une valeur estimée à 600 000 euros, tandis qu’un musée à Limoges avait perdu pour 6,5 millions d’euros en porcelaines. La ministre de la Culture Rachida Dati a souligné que “les musées sont devenus des cibles”, appelant à adapter les mesures de sécurité face aux nouvelles formes de criminalité.
