La dernière journée des festivités Évala a eu lieu ce dimanche 27 juillet 2025 à Kudjuka. Dans une ambiance enflammée au domicile de l’ancien président Gnassingbé Eyadema, le président du Conseil, Faure Gnassingbé, a pris le micro avec un objectif clair, rompre le rythme formel et s’adresser à cœur ouvert à une foule enthousiaste.
Il s’est exprimé dans sa langue d’origine, utilisant des mots simples, des blagues et des expressions familières. Son discours était simple, un dialogue pour prendre des nouvelles des Evala qui étaient au domicile de son père pour danser et clore en beauté leur fête traditionnelle.
Le dialogue du PCM avec les Evala
« Vous êtes là ? Vous allez bien ? Ou bien vous n’allez pas bien ? Ça va non ?
Vous êtes fatigués ? Je crois que vous êtes fatigués . Vous n’êtes pas fatigués et vous ne dansez pas ?
Vous me regardez seulement, vous ne dansez pas, vous voulez aller manger ?
Ou bien vous ne voulez pas danser ? Si vous voulez, vous pouvez aller manger et revenir. Quand je viens vous voir dans vos arènes, vous dansez, ça me réjouis mais aujourd’hui vous êtes comme si vous êtes venu à des funéraille.
Puisque c’est comme ça cette année, l’année prochaine, vous allez manger et après ça je vais vous recevoir, on va faire comme ça l’année prochaine si vous ne dansez pas.
Vous allez manger avant que je ne vous reçoive, vous avez compris ?
Je crois que les cadres ont des choses à dire, ils vont finir et je vais vous revenir », a déclaré le président du Conseil.
Ce ton familier, assumé, tranche avec les codes habituels des discours politiques. En faisant le choix de s’exprimer dans sa langue natale, le président crée un pont direct avec les citoyens. Plus qu’une prise de parole, c’est un moment de partage que beaucoup interprètent comme une réponse subtile aux demandes de prise de parole qui se sont enchaînées ces dernières semaines sur les réseaux.
Faure Gnassingbé en mode sympa à Kara
Quelques jours avant ce discours, des vidéos devenues virales sur la toile ont montré une facette méconnue du cheffe de l’exécutif. On le voit plus ouvert, tout souriant et interagissant avec la population venue l’accueillir lors des finales des luttes dans certains cantons. En commentaire, beaucoup ont trouvé tout cela « sympa ». Des gestes chaleureux qui tombent à pic au milieu des tensions sociopolitiques.
Avec cette nouvelle veste enfilée, Faure Gnassingbé semble répondre au malaise exprimé. Une manière subtile de dire : « Je vous vois, je vous entends ». Fruit d’un pressing des membres du Mouvement du 6 juin (M66) et des citoyens ?
MINASSEH Pierre Hermes (stagiaire)
Recevez l'actualité directement dans votre boite mail !