Deux ans après qu’un incendie dévastateur a réduit en cendres le marché animé d’Agoè Assiyéyé, des vendeuses sont descendues dans la rue le samedi 13 septembre 2025 pour exprimer leur frustration et leur désespoir. Contraintes de travailler depuis des étals de fortune près de la clôture du marché, ces commerçantes sont désormais confrontées à des menaces répétées d’expulsion, malgré le paiement quotidien des impôts aux autorités locales
Ordonnances contradictoires et incertitude économique
Les vendeuses du marché d’Agoè Assiyéyé ont révélé une contradiction troublante : alors que les agents municipaux continuent de percevoir les impôts sur leurs commerces temporaires, les forces de sécurité tentent régulièrement de les expulser de force de la zone. Cette situation a plongé les femmes dans une incertitude constante, les obligeant à lutter pour subvenir à leurs besoins face au risque imminent de déplacement.
Options de relocalisation inadaptées
Les autorités municipales ont proposé de relocaliser les vendeurs sur les marchés de Legbassito ou d’Atchanvé. Cependant, ces suggestions se sont heurtées à une forte résistance. Les femmes soulignent que déménager signifierait perdre leur clientèle habituelle et repartir de zéro, un risque qu’elles ne peuvent se permettre, surtout à l’approche de la rentrée scolaire et alors que les familles dépendent des revenus du marché pour couvrir leurs frais de scolarité.
Au cœur de la protestation se trouve un profond sentiment de trahison. La promesse du gouvernement de reconstruire le marché n’a toujours pas été tenue, et aucun progrès visible n’a été constaté dans la reconstruction, même après deux ans. Les vendeuses exhortent désormais les autorités à honorer leurs engagements, à fournir un espace de vente digne et pratique et, surtout, à accélérer les efforts de restauration du marché d’Agoè Assiyéyé, un pôle économique et social vital pour la communauté.
