L’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), en partenariat avec la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), a lancé une alerte urgente concernant la disparition forcée de René Missode Koffi, créateur de contenu et militant togolais connu en ligne sous le pseudonyme « À votre avis » à la prison civile de Lomé.
Koffi est détenu depuis juillet 2025 et son sort est inconnu depuis le 22 août, date à laquelle il aurait été extrait de sa cellule de la prison civile de Lomé par des individus soupçonnés d’être des agents de la sécurité de l’État.
Selon le Centre de documentation et de formation aux droits humains (CDFDH), membre du réseau de l’OMCT, Koffi a été emmené de la prison par des agents en civil et transféré vers un lieu tenu secret. Sa famille, qui s’est rendue à la prison le 25 août, a reçu des informations officieuses suggérant qu’il aurait été transféré à la gendarmerie du carrefour de Bodjona, où se trouve le Service central d’investigations et de recherches criminelles (SCRIC). Cependant, aucune confirmation officielle ni information sur son état de santé n’a été fournie par les autorités.
Koffi s’est fait connaître grâce à des vidéos sur les réseaux sociaux critiquant la répression gouvernementale et plaidant pour des réformes démocratiques. Le 18 août, alors qu’il était encore en détention, il a contribué au lancement du mouvement « Justice pour les Prisonniers Politiques et les Prisonniers de Liberté Publique » et a annoncé son intention d’entamer une grève de la faim illimitée à partir du 27 août.
Ce n’est pas la première fois que Koffi est pris pour cible. En juin, il aurait été enlevé lors d’une diffusion en direct sur TikTok où il dénonçait la répression violente des manifestations. Il a été détenu au secret pendant plusieurs jours et aurait été torturé avant d’être formellement inculpé de crimes, notamment de « trouble aggravé à l’ordre public » et d’« incitation à la révolte ».
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L’OMCT condamne fermement sa disparition forcée et appelle les autorités togolaises à révéler immédiatement où il se trouve, à le libérer sans condition et à enquêter sur les responsables de son enlèvement. L’organisation exhorte également le gouvernement togolais à criminaliser les disparitions forcées en droit national et à respecter les garanties constitutionnelles et internationales de liberté d’expression et de réunion.
Source : OMCT