Les transferts de fonds de la diaspora togolaise représentent jusqu’à 10 % du PIB. Vu la part importante qu’occupe le soutien des togolais à l’étranger dans l’économie nationale, il est important de jeter un regard approfondi sur les chiffres qui justifient cela.
Dans ce contenu, nous allons explorer l’évolution, usages et enjeux économiques en chiffre liés aux transferts de fonds de la diaspora togolaise.
Un soutien vital de la diaspora à l’économie nationale
Chaque année, des centaines de milliards de francs CFA affluent vers le Togo grâce aux envois de fonds de sa diaspora. Ces transferts financiers, souvent supérieurs à l’aide publique au développement et aux investissements directs étrangers, jouent un rôle décisif dans la stabilité économique du pays.
Selon la Banque mondiale et les autorités togolaises, les montants reçus sont passés de moins de 180 milliards FCFA au début des années 2010 à plus de 400 milliards dans la période récente, avec un pic historique autour de 420 milliards FCFA en 2021.

Transferts de fonds de la diaspora togolaise : une évolution marquée au fil des années
Les chiffres montrent une progression continue, avec quelques fluctuations récentes :
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- 2012 : 297 M$ ≈ 178 Mds FCFA
- 2013 : 331 M$ ≈ 199 Mds FCFA
- 2014 : 348 M$ ≈ 209 Mds FCFA (≈10 % du PIB)
- 2015 : 350 M$ ≈ 210 Mds FCFA (≈7,8 % du PIB)
- 2017 : 507 M$ ≈ 304 Mds FCFA
- 2018 : 500 M$ ≈ 300 Mds FCFA (≈8,5 % du PIB)
- 2019 : 458 M$ ≈ 275 Mds FCFA
- 2020 : 441 M$ ≈ 265 Mds FCFA
- 2021 : 700 M$ ≈ 420 Mds FCFA (record)
- 2022 : ≈640 M$ ≈ 384 Mds FCFA (≈6,8 % du PIB)
- 2023 : ≈650 M$ ≈ 390 Mds FCFA (≈6,1 % du PIB)
Après une forte hausse entre 2016 et 2020, les flux des fonds de la diaspora togolaise semblent désormais stabilisés autour de 380 à 400 milliards FCFA par an.

La diaspora togolaise soutient une part importante du PIB
Les transferts de fonds de la diaspora togolaise représentent une part structurelle et stratégique de l’économie togolaise. En 2014, ils équivalaient à environ 10 % du PIB, avant de se maintenir entre 7 et 9 % les années suivantes.
La Banque mondiale confirme que cette proportion place le Togo parmi les pays africains où les remises des migrants pèsent le plus. Ces flux dépassent régulièrement l’aide internationale reçue.
D’où viennent ces transferts ?
Près des deux tiers des Togolais vivant à l’étranger résident en Afrique. Les communautés les plus importantes se trouvent en Côte d’Ivoire, au Nigeria, au Gabon, au Mali, au Niger et au Sénégal.
Hors du continent, l’Europe et l’Amérique du Nord concentrent l’essentiel des envois, avec la France en tête, suivie par l’Allemagne, la Belgique, la Suisse, le Canada et les États-Unis.
Comment ces fonds sont-ils utilisés ?
L’essentiel de l’argent envoyé par la diaspora togolaise est consacré à la consommation des ménages. D’après une étude de la Banque africaine de développement, près de 90 % des fonds servent aux dépenses courantes : alimentation, santé et éducation.
Un rapport du PNUD (2018) confirme cette tendance, indiquant que 53 % des transferts sont destinés à l’assistance aux proches. Le reste alimente l’épargne et l’investissement, principalement dans l’immobilier : la BCEAO relevait déjà qu’environ un tiers des remises servaient à financer des logements.
Ces fonds jouent ainsi un rôle essentiel pour le bien-être des familles, mais aussi pour l’économie locale, notamment à travers le secteur immobilier et les services.

Un enjeu stratégique pour le développement
Au-delà du soutien social et familial, les transferts de la diaspora constituent un levier stratégique pour le développement économique du Togo. Alors que l’État cherche à orienter une partie de ces flux vers l’entrepreneuriat et les projets structurants, la mobilisation de la diaspora apparaît comme un atout majeur.
« La diaspora togolaise est un acteur clé du développement. La valoriser davantage est une priorité », rappelait récemment un responsable du ministère des Affaires étrangères. Que ce soit pour envoyer de l’argent dans le cadre de la construction d’une maison de 3 pièces ou acheter des terrains, les Togolais à l’étranger font de l’argent.