Amnesty International a condamné avec force les autorités togolaises suite à des allégations de torture sur des manifestants arrêtés le 6 juin à Lomé. L’organisation de défense des droits humains exige des enquêtes immédiates sur ce qu’elle décrit comme des violations systémiques du droit international régissant les rassemblements pacifiques et l’interdiction de la torture.
« Les autorités togolaises doivent enquêter sur les allégations de torture à l’encontre des manifestant·e·s suite aux événements du début du mois et respecter leurs engagements en matière de protection des droits à la liberté de réunion pacifique et d’expression », a déclaré Amnesty International.
Les témoignages des manifestants libérés dressent un tableau poignant de leur détention à la gendarmerie de Djidjolé. Les victimes ont décrit avoir été frappées avec des cordes et soumises à des tortures psychologiques, leur ordonnant notamment de danser sous la pluie.
Des certificats médicaux examinés par Amnesty International ont corroboré les violences physiques, faisant état de contusions sur les muscles fessiers et paravertébraux. Des preuves photographiques circulant sur les réseaux sociaux ont encore accru l’indignation du public.
Récits officiels contradictoires
Alors que le procureur général a confirmé 56 libérations le 9 juin, trois manifestants étaient toujours détenus au 17 juin. Les autorités ont justifié la répression en qualifiant les manifestations de rassemblements non autorisés perturbant l’ordre public. Cependant, Marceau Sivieude d’Amnesty International a rétorqué que « interdire les manifestations et les réprimer violemment constitue une violation du droit international », soulignant le non-respect par le Togo de ses engagements pris lors de son Examen périodique universel d’éradiquer la torture.
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La visite d’Amnesty International à la Brigade de recherche et d’intervention de la police nationale a révélé des expériences divergentes : trois détenus ont fait état d’un traitement décent et d’un accès à leurs familles, ce qui contraste fortement avec les allégations de violences formulées par Djidjolé. Cette divergence soulève des inquiétudes quant à l’incohérence des normes de détention entre les établissements.