Togo : Vers l’arrestation des citoyens pour non-utilisation des ponts pour piétons ?
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La récente répression des infractions commises par les piétons à Lagos, au Nigeria, où 127 personnes ont été arrêtées pour ne pas avoir emprunté les ponts piétons désignés, a suscité un débat au Togo sur la mise en œuvre potentielle de mesures similaires dans la capitale, Lomé.
Dans le cadre d’une vaste opération de répression des infractions commises par les piétons, les autorités de l’État de Lagos ont arrêté, lundi 20 mai, un nombre impressionnant de 127 personnes qui n’avaient pas emprunté les passerelles pour piétons prévues à cet effet dans la ville. L’opération a été menée par des agents du corps d’assainissement environnemental de l’État de Lagos (KAI). Elle visait à faire respecter les mesures de sécurité routière et à mettre un terme au mépris rampant de l’infrastructure piétonne.
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Alors que les autorités de Lomé s’efforcent d’améliorer la sécurité routière en construisant des ponts pour piétons dans certaines zones à haut risque, une question se pose : les citoyens togolais pourraient-ils être arrêtés pour avoir traversé la chaussée sans utiliser ces infrastructures nouvellement construites ?
La répression à Lagos suscite un débat sur l’approche de l’application de la loi à Lomé
Parmi les personnes appréhendées figuraient des individus accusés de terroriser les piétons qui tentaient d’emprunter le pont de la zone très fréquentée d’Oshodi, ainsi que des marchands ambulants et des piétons qui choisissaient d’emprunter les trottoirs au lieu d’utiliser les ponts prévus à cet effet.
Si certains ont salué la répression comme une mesure nécessaire pour assurer la sécurité publique et maintenir l’ordre sur les routes, d’autres ont critiqué l’approche musclée. Ceux-ci plaident en faveur de campagnes de sensibilisation du public et d’un meilleur entretien des passerelles pour piétons existantes.
À Lomé, où des ponts pour piétons ont été construits dans différents quartiers de la ville, à l’instar d’Agbata, pour résoudre le problème des traversées de route dangereuses, le débat s’est focalisé sur les conséquences juridiques potentielles pour ceux qui choisissent de ne pas utiliser ces infrastructures.
Selon les experts juridiques, les passages piétons et le fait de ne pas utiliser les passerelles pour piétons pourraient être considérés comme une infraction au code de la route au Togo, exposant les contrevenants à des amendes ou à d’autres sanctions. Toutefois, l’application de ces mesures a été sporadique et des inquiétudes ont été exprimées quant à la possibilité d’arrestations massives similaires à celles observées à Lagos.
Alors que le débat se poursuit, tous les regards se tournent vers les autorités togolaises pour voir comment elles parviendront à trouver un équilibre délicat entre la sécurité publique et les libertés individuelles, et si la répression de Lagos servira de modèle d’action ou de mise en garde.