Pendant que le peuple kabyè se rassemble pour les cérémonies annuelles d’initiation Evala dans le nord du Togo, une célébration parallèle du patrimoine linguistique se déroule. Il s’agit du Festival de la langue kabyè organisé par l’Académie des langues nationales du Togo. Baptisé « Diya Kabyè nè Kissè », cette initiative est une fenêtre de promotion pour l’une des langues autochtones les plus parlées du pays.
Kassang Balaibalou, présidente de l’Académie de la langue kabyè, explique la mission essentielle du festival. « Ce festival est une manière d’encourager les citoyens à parler nos langues locales », a déclaré l’autorité.
Cette initiative intervient alors que le français et l’anglais dominent de plus en plus les sphères éducative et administrative du Togo. En organisant ce festival lors des rites Evala, très médiatisés, les organisateurs souhaitent renforcer la pertinence de la langue auprès des jeunes générations tout en honorant ses racines culturelles profondes.

Plus qu’un simple événement linguistique, « Diya Kabyè nè Kissè » représente un effort stratégique pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Il offre une plateforme pour la transmission des savoirs traditionnels et constitue une résistance culturelle face aux influences mondiales homogénéisantes.
Le moment choisi pour l’Evala, période pendant laquelle l’identité kabyè s’exprime le plus visiblement à travers les rituels de lutte et les cérémonies de passage à l’âge adulte, crée une puissante synergie entre les expressions physiques et linguistiques du patrimoine.
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