Le Togo se trouve en terrain inconnu politiquement. Le pays évolue depuis plusieurs semaines sans gouvernement officiel et ce, depuis l’investiture du président Faure Gnassingbé en avril. Le ministre Gilbert Bawara s’est prononcé pour calmer les inquiétudes.
L’adoption de la nouvelle constitution togolaise a transformé le pays en un système parlementaire. Faure Gnassingbé exerce désormais le pouvoir exécutif en tant que Premier ministre, tandis que le nouveau président Lucien Savi de Tové occupe un rôle essentiellement protocolaire.
L’incertitude politique a aggravé les difficultés économiques existantes, déclenchant des vagues de protestations à Lomé en juin. Les manifestants ont dénoncé la hausse du coût de la vie, les inégalités sociales et ce que beaucoup perçoivent comme un abandon du gouvernement.
Les assurances de Gilbert Bawara sur l’absence de gouvernement
Face à des critiques croissantes, le ministre de la Fonction publique, Gilbert Bawara, a répondu dans une interview avec le confrère Le Point. Il a cité des exemples internationaux de gouvernements intérimaires gérant les affaires de l’État. « Les ministres restent en fonction et gèrent valablement les affaires dites courantes », a-t-il déclaré.
Il a comparé la situation du Togo à celle des gouvernements provisoires en France et en Belgique. « Ce n’est pas une situation inédite ni extraordinaire. En France ou en Belgique, des gouvernements démissionnaires ont parfois expédié les affaires courantes pendant plusieurs mois ».
Bawara insiste sur le fait que le Président du conseil travaille en coulisses, arguant que la « gouvernance collective » empêche la personnalisation du pouvoir. « Le Président du Conseil n’a pas besoin d’un affichage médiatique intempestif pour donner les orientations et prendre les décisions nécessaires à la bonne marche du pays. Et il le fait quotidiennement », a rassuré le ministre.
Mais sans communication transparente ni actions concrètes, ces explications ne parviennent pas à satisfaire une population confrontée à des difficultés économiques.
Alors que les prix des produits de base flambent et que le silence du gouvernement persiste, la patience de la population s’amenuise. L’absence de leadership décisif pendant cette longue période de transition soulève des questions cruciales sur le modèle de gouvernance du Togo.
