Lomé se prépare à un test crucial pour les libertés civiques. Les organisations de la société civile annoncent une troisième tentative de marche citoyenne en mémoire des victimes des violentes manifestations de juin.
Prévue pour le 9 août 2025, la manifestation est menée par une coalition incluant l’ONG Novation Internationale. Elle vise à contester ce que les organisateurs décrivent comme une impunité systémique et un rétrécissement de l’espace démocratique.
Une marche citoyenne chargée de symboles
Les manifestants prévoient de se rassembler à 11 h à Bè Gakpoto Yéssouvito, puis de traverser les quartiers populaires avant de culminer au parc Lavista, près de la lagune de Bè. Ce parcours revêt une signification profonde : le district de Bè a été le plus durement touché par la répression de juin, et la lagune est devenue un point de ralliement pour la commémoration des victimes.
Des sources de la société civile affirment que sept personnes ont perdu la vie lors des troubles. Un bilan que le gouvernement conteste, mais qui n’a pas encore fait l’objet d’une enquête publique approfondie.
Test des engagements démocratiques
Cette marche est un défi direct aux autorités qui ont refusé à deux reprises des autorisations pour des rassemblements similaires. Les organisateurs présentent l’événement comme un test décisif pour la volonté du gouvernement de respecter les libertés constitutionnelles.
Alors que les tensions montent, la manifestation du 9 août pourrait s’avérer décisive. Un rassemblement pacifique pourrait inciter les responsables à répondre aux demandes de reddition de comptes, tandis qu’un autre rejet risque d’aggraver la désillusion de la population.