L’arrestation de deux jeunes militants de la société civile a exacerbé les tensions politiques au Togo cette semaine. Le 22 août, Oséi Agbagno et Armand Agblézé, tous deux connus pour leur implication dans le mouvement « Tournons la Page », ont été placés en garde à vue par des policiers en civil. Ce mouvement plaide activement en faveur de réformes démocratiques et d’une plus grande ouverture politique.
Les détails de leur détention restent flous. Togobreakingnews rapporte que les militants avaient été interpellés et conduits vers un lieu tenu secret, ce qui a donné lieu à des heures de recherches angoissées. Il a été confirmé ultérieurement que les deux hommes étaient détenus au Service central de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC), une unité de la Gendarmerie nationale. À ce jour, aucune inculpation formelle ni explication officielle n’a été fournie par les autorités pour justifier leur arrestation.

Cet incident survient dans un contexte de regain de troubles sociaux et de manifestations prévues à travers le pays. Divers groupes, dont des artistes et des influenceurs en ligne réunis au sein du Mouvement du 6 juin (M66), ont utilisé les réseaux sociaux pour mobiliser leurs sympathisants et annoncer de nouvelles manifestations publiques. Leur objectif est de maintenir la pression sur le gouvernement, malgré les interdictions répétées de rassemblements publics imposées par les forces de sécurité.
Si les autorités qualifient ces rassemblements d’illégaux et de perturbateurs de l’ordre public, de nombreux jeunes Togolais les perçoivent comme une expression légitime de frustration face à ce qu’ils perçoivent comme une gouvernance autoritaire et une liberté politique limitée. L’arrestation d’Agbagno et d’Agblézé a intensifié ces inquiétudes.
Ces derniers mois, la société civile togolaise a connu une transformation, avec la formation de nouvelles alliances entre militants traditionnels, intellectuels et influenceurs numériques.
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