Le Togo se trouve à un tournant politique. Le pays se prépare à sa première élection présidentielle sous la Ve République nouvellement instaurée. Et Me Mohammed Tchassona Traoré partage son observation sur le climat politique.
La réforme constitutionnelle promulguée le 6 mai 2024 marque une transformation radicale : le pays passe d’un régime présidentiel à une démocratie parlementaire. Ce changement modifie fondamentalement la répartition du pouvoir, le Congrès, composé de membres de l’Assemblée nationale et de sénateurs nouvellement créés, étant désormais chargé d’élire le président plutôt que le peuple.
Me Tchassona Traoré dévoile le point fort de l’opposition
Mohammed Tchassona Traoré, deuxième secrétaire parlementaire du Sénat et chef du Mouvement citoyen pour la démocratie et le développement (MCD), a confirmé que le Congrès se réunirait prochainement pour choisir le chef de l’État. Cette transition se déroule toutefois dans un contexte de profondes divisions sociétales.
Traoré a résumé le climat politique par une observation frappante : « La seule chose sur laquelle nous sommes d’accord au Togo, c’est que nous ne sommes jamais d’accord ». Sa remarque souligne la discorde persistante autour de la réforme et des prochaines élections.
Un système redéfini, une nation divisée
En vertu de la Constitution révisée, la présidence assumera un rôle plus protocolaire, tandis que le pouvoir exécutif sera transféré à un Premier ministre choisi par le Parlement. Ses partisans affirment que ce modèle favorise la stabilité et l’inclusion en répartissant le pouvoir entre les institutions.
Pourtant, ses détracteurs, notamment les factions de l’opposition, y voient une consolidation stratégique du contrôle sous une autre forme, privilégiant les majorités parlementaires au détriment des mandats électoraux directs.
La mise en œuvre de la réforme a intensifié les tensions existantes, révélant des fractures dans le paysage politique togolais. Des groupes de la société civile et des partis d’opposition ont exprimé des inquiétudes quant à la transparence et au risque d’une gouvernance enracinée.