Les organisations de la société civile togolaise ont déclaré le 16 août 2025 « Togo Mort ». Il s’agit d’une journée de désobéissance civile nationale.
Cette nouvelle tentative de se faire entendre fait suite à ce qu’elles décrivent comme une répression systématique du droit de manifester. Le Front citoyen Togo Debout, Novation Internationale et plus de vingt groupes alliés accusent les autorités de mettre en œuvre une « politique de mensonge d’État » après avoir rejeté trois demandes de manifestation consécutives depuis juillet.
Trois refus, tensions croissantes
Les groupes ont méticuleusement documenté chaque refus du ministère de l’Administration territoriale. Le premier refus, pendant la campagne électorale de juillet, invoquait des préoccupations sécuritaires légitimes, mais les interdictions ultérieures ont suscité des inquiétudes. Après les élections, les autorités ont bloqué les manifestations en invoquant des recours en cours devant la Cour suprême, tandis que le veto du 7 août invoquait un raisonnement étrange concernant les itinéraires des marches près de la lagune de Bè, présentant des « risques de bousculade » en raison des découvertes de corps antérieures.
« C’est un interdit général, jusqu’à nouvel ordre, de toute manifestation pacifique », a accusé le professeur David Dosseh, porte-parole de Togo Debout. « On ne nous refuse plus une marche, on nous interdit désormais de penser, de pleurer, de demander justice. »
« Togo Mort », une résistance silencieuse
L’initiative « Togo Mort » appelle à une désobéissance civile sans précédent : fermeture des commerces, suspension des activités et silence symbolique à l’échelle nationale. Les organisateurs la décrivent comme le « Refus de la soumission, refus de l’oubli, refus du bâillon » – utilisant l’immobilité pour protester contre le rétrécissement des espaces démocratiques.
Recevez l'actualité directement dans votre boite mail !
MERCI !
Le mouvement prévient que la répression des manifestations légales engendre des troubles. Le collectif émergent M66 a déjà annoncé des manifestations nationales spontanées pour le 30 août, promettant de marcher pour « nos martyrs. Nous manifesterons pour notre liberté. Nous manifesterons pour notre Constitution. Nous manifesterons pour les détenus politiques ».
Les organisateurs de la manifestation soulignent les garanties constitutionnelles du Togo et ses engagements internationaux en matière de droits humains, arguant que l’interdiction de manifester viole l’article 30 de la Constitution togolaise et l’article 11 de la Charte africaine.