La crise politique s’intensifie. Moins de trois jours après l’arrestation de l’ancienne ministre des Armées Marguerite Essossimna Gnakadé et de son fils, les forces de l’ordre ont interpellé ce vendredi le rappeur contestataire Aamron, de son vrai nom Narcisse Essowè Tchalla, à son domicile situé à Agoè-Assiyéyé, dans la capitale.
L’information a été confirmée par l’avocat de l’artiste. D’après plusieurs témoins, des agents de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) ont mené l’opération tôt dans la matinée. Aamron, connu pour ses textes critiques et sa proximité avec le mouvement citoyen de la diaspora M66, avait déjà été arrêté il y a quatre mois.
Sa précédente détention, suivie d’un passage controversé à l’hôpital psychiatrique de Zébé, avait provoqué une vague de manifestations sévèrement réprimées. Cette nouvelle arrestation intervient dans un climat explosif, marqué par la multiplication des appels du mouvement M66 au départ du président du Conseil, Faure Gnassingbé.
Aamron et Marguerite Gnakadé, tous deux originaires de la région natale du chef de l’État, symbolisent une contestation qui s’exprime désormais jusque dans le fief historique du pouvoir. Si les autorités n’ont pas encore communiqué les motifs officiels de l’interpellation, plusieurs observateurs y voient une volonté de museler les voix critiques et d’envoyer un signal fort à l’opposition.