Le compte à rebours a commencé pour les élections municipales très attendues au Togo. La campagne a débuté officiellement le 1er juillet 2025 à minuit.
Il s’agit du premier scrutin local sous la Cinquième République, suite aux modifications constitutionnelles controversées intervenues plus tôt cette année. Les citoyens se rendront aux urnes le 17 juillet pour élire 1 527 conseillers à travers le pays, selon un système proportionnel plurinominal.
Ces élections municipales interviennent six ans après les dernières du Togo, en 2019, les seules organisées sous la IVe République. Cette fois, cependant, le climat politique est bien plus tendu. Une opposition fragmentée et de nombreuses manifestations de jeunes ont assombri le processus électoral. De nombreux militants accusent le gouvernement de saper la démocratie par des réformes constitutionnelles qui, selon leurs détracteurs, renforcent l’emprise du président Faure Gnassingbé sur le pouvoir.
Sécurité et scepticisme
Avec 494 listes de candidats en lice, les autorités privilégient une campagne pacifique et garantissent la sécurité avec le déploiement de la force spéciale « Élections locales 2025 ». La Commission électorale nationale indépendante (CENI) supervise le processus, tandis que les forces de sécurité voteront 48 heures à l’avance. La campagne est restreinte entre 22 h et 6 h, une mesure probablement destinée à prévenir les troubles nocturnes.
Pourtant, les tensions demeurent vives. Une partie de l’opposition boycotte les élections, les qualifiant de mascarade. Pendant ce temps, les jeunes manifestants continuent de réclamer plus de libertés, une aide économique et l’annulation des modifications constitutionnelles qui ont prolongé la durée du mandat présidentiel.
