Togo : Une ONG exige la libération de 48 détenus

Togo : Une ONG exige la libération de 48 détenus

Une voix s’élève pour dénoncer ce qu’elle qualifie de répression politique au Togo. L’ONG Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) appelle à la libération immédiate de 48 personnes qu’elle présente comme des « détenus d’opinion« . Ces individus auraient été incarcérés suite aux vagues de manifestations qui ont secoué le pays en juin dernier, en opposition à la nouvelle Constitution.

Dans un communiqué relayé par des médias internationaux ce lundi 24 novembre, ACAT affirme que ces 48 citoyens sont emprisonnés uniquement pour avoir exercé leur droit fondamental à la liberté d’expression et leur droit de manifester pacifiquement. L’organisation ne se limite pas à dénoncer leur détention ; elle rapporte également des cas de tortures et les désigne officiellement comme des « prisonniers d’opinion« , un statut qui appelle à une protection internationale.

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Clément Bourstin, le responsable des programmes Afrique d’ACAT-France, a exprimé de vives critiques à l’encontre de la communauté internationale. Il regrette son « silence dangereux« , accusant directement l’Union européenne, la France et la CEDEAO de privilégier la stabilité diplomatique avec le Togo au détriment de leurs principes de défense des droits humains. Ce silence, selon lui, équivaut à une forme de complicité passive.

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Ces détentions s’inscrivent dans le contexte des protestations contre la nouvelle Constitution promulguée le 3 mai. Ce texte constitutionnel a transformé le président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, en président du Conseil des ministres. Ce poste, obtenu grâce à la majorité parlementaire de son parti, l’Union pour la République (UNIR), lui confère le pouvoir exécutif de déterminer et de conduire la politique de la nation, un changement dénoncé par l’opposition comme un verrouillage du système.

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La mobilisation de juin, largement impulsée sur les réseaux sociaux par des artistes et des blogueurs, a été marquée par une violente répression. Parmi les figures arrêtées se trouve le chanteur Tchala Essowè Narcisse, alias Aamron, interpellé par la gendarmerie le 26 mai. Alors que les organisations de défense des droits humains et la société civile ont recensé sept morts et des dizaines de blessés, les autorités togolaises ne reconnaissent que deux décès, affirmant qu’ils sont « survenus par noyade ».

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