Les autorités togolaises ont réalisé des progrès significatifs dans la lutte contre le trafic d’espèces sauvages avec l’arrestation de trois trafiquants d’ivoire présumés à Atakpamé le 5 juin. Les suspects, identifiés comme A. Salam, H. Soulemane et A. Djerilou, ont été appréhendés par la Brigade de Recherche et d’Investigation (BRI) alors qu’ils tentaient de vendre une grande défense d’éléphant.
Cette opération réussie est le fruit d’une collaboration entre la BRI, le ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières (MERF) et l’organisation environnementale EAGLE-Togo. Les enquêteurs ont révélé que les suspects opéraient au sein d’un réseau international de contrebande, transportant de l’ivoire à travers plusieurs frontières. La défense confisquée, qui proviendrait du Ghana, était astucieusement dissimulée dans un sac de céréales et transportée à moto depuis la région frontalière avant d’être acheminée vers Atakpamé pour y être vendue.
Conséquences juridiques pour ces présumés trafiquants d’ivoire
Après leur arrestation, les suspects ont comparu devant le procureur du tribunal de grande instance d’Atakpamé et ont été transférés à la prison civile locale le 10 juin. Ils encourent de lourdes peines en vertu des lois togolaises renforcées sur la protection de la faune sauvage, notamment d’un à cinq ans d’emprisonnement et d’amendes pouvant atteindre 50 millions de francs CFA. Cette affaire fait suite à une procédure similaire en 2024, où quatre trafiquants ont été condamnés à trois ans de prison à Kara.
Les experts de la faune sauvage soulignent l’impact dévastateur de ces crimes. Le Togo a perdu plus de 80 % de sa population d’éléphants à cause du braconnage, et le nombre d’éléphants d’Afrique a diminué de plus de 70 % au cours de la dernière décennie, selon des études du WWF. Le commerce illégal ne menace pas la biodiversité, mais perturbe également des fonctions écosystémiques essentielles comme la dispersion des graines et la régénération des forêts.