Le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, a reconnu à Reuters que le Jama’a Nusrat ul-Islam wa al-Muslimin (JNIM), un groupe insurgé affilié à Al-Qaïda, a mené 15 attaques dans le nord du Togo depuis début 2025. Ces assauts ont causé la mort de 54 civils et de huit soldats. Cette rare déclaration officielle met en lumière la crise sécuritaire croissante dans le nord du Togo.
Ces attaques sont concentrées dans les zones frontalières avec le Burkina Faso. Elles marquent une expansion dangereuse de l’activité djihadiste dans la région. Le ministre Dussey a révélé qu’environ 8 000 soldats togolais sont actuellement déployés pour sécuriser la frontière nord. La flambée de violence de mai-juin 2025 représente l’une des périodes les plus meurtrières de l’histoire récente du Sahel.
Défis sécuritaires régionaux
Les violences remontent à 2012, lorsque des groupes djihadistes ont coopté une rébellion touarègue au Mali. Depuis lors, les groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique ont étendu leur influence, se déplaçant vers le sud du Mali, au Burkina Faso et au Niger, avant d’atteindre le nord du Togo. Cette insurrection a fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes dans la sous-région.
Dussey a indiqué la forte coopération sécuritaire entre le Togo et le Burkina Faso. Il rappelle la position unique du Togo comme pont entre la CEDEAO et l’Alliance des États du Sahel (comprenant le Burkina Faso, le Mali et le Niger). Ce rôle diplomatique intervient à un moment critique, alors que les gouvernements sahéliens dirigés par des militaires s’éloignent de plus en plus des partenariats militaires occidentaux.
Source : Reuters