La Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) du Bénin a dévoilé son projet de réguler les plateformes de réseaux sociaux comme TikTok et Facebook. Cette initiative classe potentiellement les influenceurs populaires comme des médias soumis à la surveillance du gouvernement.
Cette annonce a été faite lors d’une interview radiophonique du secrétaire général de la HAAC, François Awoudo, ce dimanche 06 juillet 2025.
Redéfinir ce qui constitue un média
Lors de son intervention dans l’émission « L’entretien Grand Format » de Bip Radio, M. Awoudo a présenté une nouvelle interprétation de la régulation des médias. « Dès lors que vous utilisez un outil pour atteindre des centaines ou des milliers de personnes, vous devez être regardé sur ce que vous véhiculez comme message », a-t-il déclaré, faisant directement référence à l’influence croissante de TikTok. Ses commentaires suggèrent que les créateurs de contenus populaires pourraient bientôt être soumis au même contrôle que les radiodiffuseurs traditionnels en vertu de la loi.
Le responsable de la HAAC a cité des précédents internationaux. Bien que la législation béninoise actuelle ne définisse pas de seuils précis pour définir un compte influent, Awoudo a souligné la nécessité de combler cette lacune. « Mais on ne peut pas rester dans un vide juridique, dans un no man’s land », a-t-il insisté. L’autorité a annoncé des changements réglementaires à venir.
La HAAC prévoit des consultations publiques
La Haute Autorité prévoit d’organiser des conférences dans les prochaines semaines pour affiner ces propositions. Awoudo reconnait la nécessité de moderniser la législation béninoise sur les médias. Les discussions porteront probablement sur la définition de seuils d’abonnés déclenchant la classification des médias et sur la définition des mécanismes d’application.
Si les autorités présentent cette mesure comme nécessaire pour garantir la responsabilité, les critiques craignent qu’elle n’entrave la liberté d’expression. Cette annonce intervient alors que les militants togolais utilisent de plus en plus les réseaux sociaux pour s’organiser et partager leurs opinions.