La commission d’enquête parlementaire française vient de publier un rapport accablant sur TikTok et l’impact des réseaux sociaux sur les mineurs. Après six mois d’investigations et plus de 180 auditions, les députés concluent que la plateforme chinoise expose volontairement les enfants à des contenus dangereux et addictifs.
Selon eux, l’algorithme de TikTok favoriserait la diffusion de contenus toxiques, contribuant à la détérioration de la santé mentale des jeunes, notamment chez les adolescentes.
Interdiction aux moins de 15 ans et couvre-feu numérique
Face à ce constat, les députés proposent des mesures radicales : interdire l’accès aux réseaux sociaux aux moins de 15 ans ; instaurer un couvre-feu numérique de 22h à 8h pour les 15-18 ans ; renforcer la transparence des algorithmes et diversifier les contenus proposés et créer un « délit de négligence numérique » visant les parents jugés irresponsables. Le rapport recommande également une vaste campagne de sensibilisation sur les dangers du numérique et un financement accru de la recherche sur la santé mentale des mineurs.
TikTok dans le viseur, mais une bataille juridique à venir
Propriété du groupe chinois ByteDance, TikTok affirme régulièrement placer la sécurité des jeunes au cœur de sa stratégie. Pourtant, la commission estime que ses dispositifs de modération sont « insuffisants et facilement contournés ». Entre 2023 et 2024, le nombre de modérateurs francophones aurait même chuté de 26 %.
Reste un obstacle majeur : ces restrictions nécessitent l’accord de Bruxelles. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a d’ailleurs ouvert la porte à une interdiction des réseaux sociaux aux moins de 16 ans, à l’image de l’Australie.